L'ANTIQUITÉ SELON CANOVA


Attendu au plus haut à 2 000 €, ce Buste de Hébé, reprenant la tête de la déesse sculp- tée par Antonio Canova, suscitait une bataille d’enchères jusqu’à 61 250 €, grâce à la qualité de sa fonte – épaisse et régulière – et de ses finitions. Ce bronze a sans doute été réalisé en France au début du XIXe siècle, alors que le Tout-Paris défile devant l’effigie de marbre sculptée en pied par l’artiste vénitien pour Joséphine de Beauhar- nais, et présentée à Paris, au Salon de 1808. La première version de la sculpture, dont quatre modèles ont été sculptés à partir de l’original en plâtre, a été réalisée en 1796. L’effigie en pied de la fille de Zeus et d’Héra, tenant le rôle d’échanson des dieux, a été représentée tenant une œnochoé et une coupe pour leur servir le nectar délivrant la jeunesse éternelle. Canova a fait sensation en enduisant la pierre d’encaustique pour lui donner chair, et en teintant de rouge les lèvres et les joues de sa statue. La vaisselle qu’elle tenait était de bronze doré, ainsi que le bandeau ceignant sa tête. Aux cimaises, les Enfants en Tunisie peints par Françoise Gilot, en 1956, tenaient leur promesse, à 46 855 € (132 x 98 cm, Gazette n° 6, page 62). Côté dessins, il fallait prévoir 35 000 € pour un fusain de Jean-François Millet, Nue assise sur un lit se coif- fant (21,6 x 15,7 cm).

SAINT-CLOUD, DIMANCHE 13 FÉVRIER. LE FLOC’H OVV. CABINETS PERAZZONE-BRUN, SCULPTURE ET COLLECTION.

École française du début du XIXe siècle, d’après Antonio Canova (1757-1822), Buste de Hébé, bronze à patine brune, 39,5 x 22 cm.
Adjugé : 61 250 €


LA GAZETTE DROUOT N° 7 DU 18 FÉVRIER 2022 - p66