Cette broche de René Boivin illustre l’originalité de la collection de G., fin connaisseur de la joaillerie.
En mars dernier étaient dispersés les montres, boutons de manchettes et stylos de monsieur G. (voir Gazette n° 9, page 54), avant que ses pièces d’argenterie ne prennent le relais les mois suivants (n° 12, page 74).
C’est aujourd’hui le tour de ses bijoux et boîtes de beauté, composant un catalogue de presque 300 lots. Ne recherchant pas le prestige, mais plutôt la beauté d’une gemme, la délicatesse d’un travail, le style caractéristique aussi bien que le motif anecdotique, il a chiné les parures des ateliers, travaillant pour les plus grands joailliers. René Boivin a ainsi intégré son écrin avec cette broche de 1909, dont le dessin, figurant dans le livre de stock du créateur, a été reproduit dans l’ouvrage de Françoise Cailles, René Boivin joaillier, publié aux éditions de l’Amateur. Elle est emblématique de l’art nouveau à plus d’un titre.
Le paon figure parmi les animaux de prédilection des artistes du tournant du XXe siècle. Son symbolisme, d’une grande richesse tant en Occident qu’en Asie, se teinte d’exotisme, et l’associe à la femme fatale. Les couleurs fondues dans l’opale composent un chatoyant écho à la somptuosité de son plumage, tandis que la perle disputée par les deux oiseaux constitue elle aussi un support pour l’imaginaire. De forme baroque, elle représente un trésor de la nature, élevé au rang d’œuvre d’art par les plus romantiques. Dans la Gazette de l'Hôtel Drouot n°35 du 6 octobre 2023.
René Boivin, broche « têtes de paons » en or jaune, perle baroque, diamants taille brillant sur platine, fleurs et feuilles de chardon ciselées et émaillées vert en plique-à-jour, cabochon d’opale en pampille, numérotée 2783, poinçon de maître orfèvre
«Sté RB serpent», 5,8 x 5,1 cm, poids brut 30,1 g. Estimation : 5 000/7 000 €
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