César réinvente ses sculptures

César réinvente ses sculptures

Utilisant la technique du bronze soudé, il a créé cette poule, prête à prendre la clé des champs. En incorporant des éléments extérieurs, comme ici des clés soudées au corps de sa poule, César a renouvelé en bronze le processus créatif de ses premiers succès en fer. Il apporte ainsi sa touche personnelle, caractérisée par sa technique d’assemblage, aux qualités statuaires de ce bronze. Cette Poule à clefs appartient à la vaste famille des gallinacées si appréciées par l’artiste, qui a développé un bestiaire comptant près de 300 animaux extraordinaires. Un poisson a porté chance à cet éternel étudiant des Beaux-Arts : après douze ans passés dans l’institution, son geste s’est révélé avec un Esturgeon de plus de 3 mètres de long, façonné avec des rebuts industriels en fer qu’il a soudés, en 1954. L’œuvre remporte le prix des Trois Arts, et l’État en fait l’acquisition l’année suivante, pour le musée national d’Art moderne. Il récidivera en achetant une Chauve- Souris de plus de 2 mètres d’envergure, et un Scorpion tout aussi impres- sionnant. La carrière du sculpteur est lancée. Dans une usine de Villeta- neuse où il a installé son atelier, son imagination a donné naissance à des animaux géants, jusqu’à ce qu’il arrive « au bout du langage de la fer- raille » et passe aux compressions, pour le plaisir d’éprouver la densité de la matière. À la fin des années 1970, il est revenu à ses premiers animaux de fer, retravaillés avec la technique du bronze soudé. La poule a tenu une place de premier choix parmi eux. (Dans la Gazette 41 du 14 novembre 2024)

César Baldaccini (1921-1998), Poule à clefs, bronze à patine brune, signé, cachet du fondeur «Bocquel», numéroté 8/8, 21 x 21 cm. Estimation : 12 000/15 000 €