Une eau-forte de très grand format du peintre espagnol Manolo VALDÉS est en vente à Saint-Cloud dimanche 28 juin

Sur l’éventail de cette Espagnole, Manolo Valdés a reproduit le détail d’un jardin paradisiaque emprunté aux fresques antiques de la villa de Livia, ou villa de la Prima Porta, découverte en 1863 sur une colline dominant le Tibre, au nord de Rome. Ces peintures remontent aux années 30-20 av. J.-C. et étaient destinées à éclairer par leur luxuriance les murs d’une salle souterraine. On peut aujourd’hui les admirer au Musée national romain, situé dans le palazzo Massimo alle Terme. Comme un passeur de l’histoire de l’art, Valdés fait référence aux plus grands chefs-d’œuvre dans son propre travail. Cette eau-forte témoigne également d’une autre facette de son art : sa dimension décorative, portée par l’intérêt du peintre-sculpteur pour le jeu des collages et les effets de textures, autant que par sa propension aux formes épurées. Si les grands classiques que sont Vélasquez, Rembrandt et Rubens l’inspirent, il a également été séduit par les papiers découpés de Matisse, et l’usage des matériaux de récupération par les nouveaux réalistes. L’image est reine pour cet artiste qui a brandi le pop art contre les diktats de l’Espagne franquiste, au sein du groupe artistique equipo cronica. Depuis 1981, il poursuit de son côté un inépuisable exercice de réinterprétation des icônes passées.

Sophie Reyssat, Gazette de l'Hôtel Drouot datée du vendredi 26 juin 2020