LA MONTRE NITON, UNE RARETÉ HORS DU TEMPS


Avec un œil avisé, M. G. a réuni des éditions limitées, des pièces nées de belles collaborations et des modèles emblématiques comme cette montre signée par un horloger genevois renommé, Niton, qui avait réussi à obtenir le fameux poinçon de Genève, gage d’excellence depuis 1886. La petite manufacture artisanale, créée en 1919 par deux ouvriers ayant travaillé chez Vacheron Constantin et qui produisait plusieurs types de calibres vendus directement aux magasins, a ici fabriqué le parfait exemple de montre art déco, à une époque où la belle pièce primait sur la marque. Ses lignes sont les héritières de la Première Guerre mondiale, avec son bracelet évoquant le modèle «Tank» de Cartier, inspiré des chenilles du véhicule militaire, et son boîtier rectangulaire de type «brancard», rappelant ceux transportant les blessés. Elle présente une complication utilisée par les plus grands horlogers : le train d’engrenage des minutes est lié à un guichet dévoilant l’heure, dite «sautante». Le premier exemple en serait une montre de poche fabriquée par le Français Antoine Blondeau pour Louis-Philippe, vers 1830, selon l’expert Geoffroy Ader. C’est au début des années 1920 que se développent les versions bracelet à l’esthétique moderniste. Assez rares sur le marché aujourd’hui, elles n’ont rien perdu de leur originalité.
Sophie Reyssat, La Gazette Drouot

Lot 128 de notre vente du dimanche 12 mars :
Niton, Genève, montre-bracelet d’homme en or jaune, cadran doré avec affichage de l’heure sautante, disque tournant pour les minutes et cadran auxiliaire pour les secondes, mouvement mécanique, décoration côte de Genève, boîtier : 2,3 x 3,7 cm, l. 20 cm, poids brut 70 g.
Estimation : 2 000/3 000 €.
Adjugée 19 500 € au marteau.