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Parfum de Chine

Parfum de Chine

À Saint-Cloud, la matinée asiatique du jeudi 30 novembre (Le Floc’h OVV), profitait à ce brûle-parfums chinois du XVIIe siècle (21,5 x 22 x 11 cm, cabinet Portier et Associés), quadruplant son estimation à 26 670 €. Dite « fangding », sa forme trouve son origine dans les vases carrés à aliments en céramique du Néolithique. En bronze doré partiellement laqué noir, celui-ci présente des décors en relief sur sa panse : des lions jouant avec des pivoines, un tigre parmi les pruniers en fleur, et des oiseaux. Des dragons incisés pourchassent la perle sacrée sur son bord supérieur, et son couvercle ajouré de chrysanthèmes est sommé par un lion assis, une patte sur une balle. Dans la Gazette Drouot du jeudi 6 novembre 2025. 
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Belles pages pour bibliophiles

Belles pages pour bibliophiles

Les amateurs saluaient les idées de Galilée défendues par Marin Mersenne, et les pensées de Cicéron appréciées par la reine Margot.
Les bibliophiles étaient au rendez-vous pour deux ouvrages d’exception. Surnommé « le secrétaire général de l’Europe savante », Marin Mersenne (voir Gazette n° 37, page 55), à la fois homme de dieu et homme de sciences, voyait son volume de 1634 dis- puté jusqu’à 69 850 €, sur une estimation haute de 20 000 €. Et pour cause : ce religieux de l’ordre des Minimes a réuni dans cet in-folio la première défense en français des tra- vaux de Galilée, parue seulement un an après son procès, la traduction de ses Mécaniques, illustrées de 37 schémas gravés, et les Préludes avec quatre gravures d’horoscopes. (...) Dans la Gazette Drouot du jeudi 6 novembre 2025. 
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À « quantième annuel »

À « quantième annuel »

Monsieur G. vouait une véritable passion aux bijoux des années 1970-1980 et aux montres, dont il avait constitué un ensemble d’une belle homogénéité. Sa collection sera dispersée à Saint-Cloud le dimanche 9 novembre par Le Floc’h (Emeric & Stephen Portier, Mme Richard). Un amateur pourra repartir avec cette montre-bracelet en or jaune de l’horloger Patek Philippe, type « Quantième annuel », à son poignet moyennant 20 000 à 30 000 €. La spécificité de ce type de mouvement est de reconnaître tous les mois de 30 ou 31 jours, mais pas le mois de février, il doit donc être ajusté une fois par an le 1er mars. Dans la Gazette Drouot du jeudi 6 novembre 2025. 
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Du temps de l’Europe savante

Du temps de l’Europe savante

On doit la première traduction en français des travaux de Galilée à un religieux, Marin Mersenne, un esprit curieux et ouvert, essentiel dans
la diffusion des idées scientifiques nouvelles du XVIIe.

Les bibliophiles sont comblés qui, grâce à cette vente, vont avoir le choix – notamment – entre deux ouvrages rares et érudits, « le » Cicéron de la reine Margot (voir Bibliophilie de la Gazette n° 36, page 42) et la première défense en français des travaux de Galilée, parue un an seulement après le procès du grand astronome et physicien. On la doit à un religieux de l’ordre des Minimes, Marin Mersenne, un personnage central dans la diffusion des idées nouvelles de son siècle et l’un des plus ardents défenseurs des découvertes de Galilée. À tel point qu’il fut surnommé « le secrétaire général de l’Europe savante ». Cet exemplaire des Questions théologiques couvre un large spectre de sujets, allant du mouvement perpétuel aux propriétés de la lumière en passant par la quadrature du cercle et la chute des corps – loi que notre savant formulait en même temps que celle de Galilée. 
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Cicéron dans un champ de marguerites...

Cicéron dans un champ de marguerites...

Reliés aux emblèmes de Marguerite de Valois, les deux volumes de ce rarissime exemplaire des œuvres de Cicéron issu de la bibliothèque de la reine Margot nous rappellent qu'elle était l'une des femmes les plus érudites de son temps.

Voici qu’apparaît un ouvrage que tous les bibliophiles de France – et de Navarre ! – vont désirer ardemment. Ces Œuvres de Cicéron ont appartenu à l’une de nos plus chères souveraines, éminente érudite et grande bibliophile : la reine Margot. Elle les a fait recouvrir d’une reliure décorée en plein champ d’un semis de marguerites, son emblème. Sa bibliothèque a été dispersée par les siècles et la redécouverte d’un livre y ayant figuré en bonne place fait évidemment figure d’événement. Prisé 10 livres !

Marguerite de Valois (1553-1615) avait en effet réuni l’une des plus riches bibliothèques de l’époque, rivalisant avec celles de ses frères les rois de France. Son ami Brantôme relève qu’« elle estoit fort curieuse de recouvrer tous les beaux livres nouveaux qui se composoient tant en lettres sainctes qu’humaines ». Et l’expert Nicolas Asvisio renchérit en précisant qu’ « elle suivait l’actualité et composait sa bibliothèque avec les travaux des hommes de lettres les plus en vue ». Une bibliothèque relativement bien connue, notamment grâce à l’inventaire établi après son décès – le 27 mars 1615 – par les notaires Pierre Guillard et Raoul Bontemps, très précisé- ment le lundi 30 mars 1615. Il est amusant de noter que des commissaires en ont réalisé la prisée : c’est en effet sous le règne d’Henri II, père de Margot, que les offices de maîtres priseurs-vendeurs ont été créés en 1556. « L’ouvrage de Cicéron s’y retrouve sous la quatrième référence de l’inventaire : “Opera Ciceronea, lambini, Folio, deux volumes, cou- vert de maroquin doré, prisé 10 livres” », reprend Nicolas Asvisio, et il est l’un des plus précieux de l’ensemble puisque « seuls six numéros sur les 281 que compte l’inventaire ont été estimés plus de 10 livres ».

Pourtant conséquente, la bibliothèque a peu à peu disparu dans les tourments des siècles. L’historien des livres Nicolas Ducimetière, dans son recensement de 2017, énumère seulement vingt-six ouvrages dûment identifiés comme en provenant. La grande majorité étant caractérisée par un même type de reliure, dit du « fer au soleil », à filets d’enca- drement, coquilles aux écoinçons et soleil rayonnant central. Toutefois, l’archiviste paléographe Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek, en décrit un second type répertorié jusque-là sur un seul ouvrage – le Recueil des prophéties de sainte Brigide – qu’elle décrit comme ayant « le semé, soit de fleur de lys, soit du chiffre de la reine, soit de margue- rites ». L’exemplaire du Cicéron est donc l’un des deux seuls identifiés, portant sur son premier plat un décor de semis de marguerites. On retrouve encore le portrait de profil de Margot dans des médaillons encadrant celui, central, figurant un soleil rayonnant rehaussé de cire blanche et bleue. « La reliure est remarquable, elle réunit un grand nombre de caractéristiques des plus beaux ornements des reliures de luxe du XVIe siècle : les fonds azurés, les portraits, les médaillons et les rehauts à la cire », précise l’expert. Le bleu est d’une fraî- cheur incroyable. Et si nous n'avons pas de noms de relieurs avérés, la qualité du travail renvoie forcément à un atelier éminent. Enfin, si le cheminement du livre, entre l’inventaire de 1615 et 1862, demeure inconnu, à partir de cette dernière année, il est parfaite- ment traçable. Le libraire François – une lettre placée en tête du premier volume en atteste – le vend alors au collectionneur Léopold Double. Il se retrouve au catalogue de sa vente en 1881 où il est décrit comme revêtu d’une « très curieuse reliure ». Ernest Quentin-Bauchart le cite en 1886 dans son ouvrage traitant des Femmes bibliophiles de France (XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles). Il est depuis demeuré dans la même famille.

Femme de lettres
Dans ce XVIe siècle qui est pourtant celui de la Renaissance et des grandes découvertes, les femmes devaient se battre pour leur liberté, car paradoxalement la diffusion de la pensée humaniste les dessert. C’est par l’accès aux savoirs que certaines d’entre elles – les mieux nées – ont pu acquérir une place, qu’elles soient femmes de lettres elles-mêmes ou simplement érudites. Autour de Marguerite de Savoie (la tante de Margot), Catherine de Médicis (sa mère) et Marguerite de Navarre (la grand-mère d’Henri IV et grand-tante de Margot) gravitait une élite aristocratique et intellectuelle. Elles recevaient les poètes et les écrivains, les protégeaient contre les vicissi- tudes du temps et les guerres de religion, s’ou- vraient aux textes antiques retranscrits comme aux plus récents. Et parmi toutes ces figures, se détache par le parfum d’aventure qu’elle dégage – et qui ne lui rend pas justice –, celle de Marguerite de Valois, dite la reine Margot. Alexandre Dumas est l’inventeur de ce sobriquet, lorsqu’au XIXe siècle il fait de sa vie une légende. Alors on laissera de côté son mariage arrangé en 1572 avec Henri de Navarre, futur Henri IV, pour tenter d’apaiser les tensions entre catholiques et protestants, les massacres de la nuit de la Saint-Barthélemy, son divorce en 1599. On oubliera ses « amants » – si nombreux qu’elle aurait eu besoin de plus d’une vie pour tous les consommer –, et ses choix politiques qui l’amenèrent à conspirer et à se retrouver à plusieurs reprises en captivité, pour se concentrer sur son immense culture. De son temps, elle était déjà considérée comme l’une des femmes les plus lettrées. Le juriste et auteur Dreux du Radier, lui rendant grâce en 1776, n’hésite pas à affirmer qu’elle était « la princesse la plus extraordinaire qui ait paru dans le XVIe siè- cle ». L’histoire lui reconnaît désormais d’être une mécène de goût, autrice de mémoires, dis- cours, poésies et nombreuses lettres et, last but not least, d’avoir réuni l’une des bibliothèques les plus importantes du siècle. Ses Mémoires, rédigées en 1594 durant son séjour en prison dans une forteresse auvergnate où elle s’ennuyait ferme, sont considérées comme son plus beau texte. Elle s’y adresse à son vieil ami Brantôme et écrit en ouverture : « Je tracerai mes mémoires, à qui je ne donnerai plus glorieux nom [...]. Cette œuvre donc, d’une après-dînée, ira vers vous comme les petits ours, en masse lourde et difforme, pour y recevoir sa formation. C’est un chaos duquel vous avez déjà tiré la lumière. [...] » Plus loin, elle dit encore combien sa captivité fut adoucie par le plaisir de la lecture « n’ayant cette obli- gation à la fortune, mais plustost à la providence divine, qui dès lors commença à me pro- duire un si bon remède pour le soulagement des ennuis ». Elle n’envoya jamais le texte à son admirateur. Il fut retrouvé dans ses papiers après sa mort, publié treize ans plus tard en 1628, et connut dès lors un immense succès. L’ouvrage se lit comme un roman racontant les grands événements politiques de la période mis en parallèle des épisodes tragi-comiques de la vie des Valois. Le Discours sur l’excellence des femmes rédigé en 1614 est son dernier écrit. Il s’agit d’une réponse à la misogynie d’un père jésuite, un petit manifeste féministe remarquable de spiritualité et de concision. Brantôme avait vu juste ! 

PAR ANNE DORIDOU-HEIM dans la Gazette Drouot du jeudi 16 octobre 2025. 
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Lumière sur Martin et Guillaumin

Lumière sur Martin et Guillaumin

Salués pour leurs paysages, ces postimpressionnistes montaient sur le podium aux côtés de Lebasque. Henri Martin et Armand Guillaumin (1841-1927) étaient représentés par leurs paysages de prédilection. Avec Le Pont de Labastide-du-Vert, décroché à 38 210 € (reproduit ci-contre), le premier montre sa sensibilité pour une campagne méridionale façonnée par l’homme, dont les architectures se dressent dans des écrins de verdure. Empruntant aux techniques divisionniste et impressionniste, il juxtapose et superpose de vigoureuses petites touches nuancées, sculptant et animant sa composition, sobre et rigoureusement construite. Ayant fait du Quercy sa terre d’élection, il acquiert une maison dans cette commune rurale en 1900 après avoir quitté un autre village pittoresque, Saint-Cirq-Lapopie. Le Lot en crue (85 x 73 cm, voir Gazette n° 34, page 42), qui avait également retenu son pinceau, ne trouvait pas preneur. Armand Guillaumin a quant à lui passé le plus clair de son temps dans la Creuse, entre 1892 et 1924. Peignant chaque jour et en toute saison, il en traduisait les effets d’atmosphère dans Crozant – La roche de l’Écho, brouillard (54 x 65 cm - Voir Gazette susmentionnée, page 38), une toile aux tonalités aussi douces qu’audacieuses emportée pour 48 260 €. Une gamme de couleurs similaires met en lumière le Portrait de Marthe au chapeau mauve (55 x 46 cm), signé Henri Lebasque (1865-1937) vers 1925, et salué à 29 210 €. Dans La Gazette du Jeudi 16 octobre 2025. 
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ATMOSPHÈRES DU POSTIMPRESSIONNISME

ATMOSPHÈRES DU POSTIMPRESSIONNISME

Une petite collection de tableaux modernes égrène les signatures lumineuses d’Henri Martin, Henri Lebasque ou Armand Guillaumin. Avec sa touche fragmentée à nulle autre pareille, Henri Martin parvient à restituer de manière unique l’atmosphère d’un paysage. Deux œuvres en témoignent ici avec une infinie subtilité, Le Lot en crue (reproduit) et Le Pont de Labastide-du-Vert (66,5 x 102 cm – 30 000/50 000 €). Originaire du Sud-Ouest, il « monte » à Paris afin de poursuivre une formation académique et rencontre ses premiers succès – les galeries l’exposent et les pouvoirs publics lui passent
des commandes, avant de revenir poser ses chevalets les mois d’été dans le Lot dès 1900. Après Saint-Cirq-Lapopie, c’est à Labastide-du-Vert qu’il s’installe, dans le cadre idyllique du domaine de Marquayrol. Le jardin avec sa pergola, sa terrasse ensoleillée, son bassin fleuri deviennent ses sujets de prédilection, ce qui ne l’empêche pas d’arpenter les alentours en saisissant les paysages à toutes les heures de la journée et selon le rythme des saisons. Dans cette vue du Lot en crue, la rivière tumultueuse débordant de son lit est le cœur de la composition. Autour, tout exprime la quiétude : les verts tendres des prés, les arbres en fleur et le village assoupi au fond. Et le tout se dissout dans l’atmosphère poétique, quasi symbolique, dont Henri Martin seul savait nimber ses paysages.
Une huile sur toile d’Henri Lebasque (1865-1937) apporte une note de charme : il s’agit du Portrait de Marthe au chapeau mauve (55 x 46 cm) réalisé vers 1925 et estimé entre 15 000 et 20 000 €. Représentant sa fille aînée – ici jeune femme devenue une soprano de talent, il témoigne de la place centrale occupée par sa famille dans son œuvre, « Henri Lebasque n’eut pas à chercher bien loin ses gracieux modèles », écrivait le critique Adolphe Tabarant. Toujours dans ces tonalités pastel si lumineuses, chères aux peintres postimpressionnistes, ce sont encore deux peintures d’Armand Guillaumin qui participent à cet ensemble, notamment Crozant – La roche de l’Écho, brouillard, l’un des thèmes favoris de l’artiste. Le paysage s’y fond dans une brume teintée de mauve.

DIMANCHE 12 OCTOBRE. SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. Dans la Gazette Drouot du jeudi 2 octobre 2025. 
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Un ensemble de tableaux postimpressionnistes signés Henri Martin, Henri Lebasque et Armand Guillaumin

Un ensemble de tableaux postimpressionnistes signés Henri Martin, Henri Lebasque et Armand Guillaumin

Aux côtés du petit ensemble de tableaux postimpressionnistes signés Henri Martin, Henri Lebasque et Armand Guillaumin, on trouvera également une huile sur carton de 1931 d’André Lhote titrée Le Marin à l’accordéon (25 000/35 000 €). Si le chapitre de la peinture moderne est bien fourni, celui des objets d’art n’aura pas à rougir, proposant notamment un archet de violon en bois de pernambouc et monture en argent qui, bien que non signé, peut être donné à François Peccatte (6 000/10 000 €) ; sans omettre une suite de quatre plaques rectangulaires en cuivre émaillé en grisaille avec rehauts d’or représentant les quatre saisons, un travail de Limoges probablement de Jacques II Laudin de la fin du XVIIe siècle (8 000/12 000 €), ou encore une paire de grands coqs en porcelaine blanche, les volatiles étant debout sur des paniers garnis de fruits, deux pièces de la fin du XIXe siècle (3 000/5 000 €). Le Portrait d’un jeune prince et son lad, peint sur toile à la fin du XVIIe par le Néerlandais Arnold Boonen, apporte une note de charme pour 7 000 à 9 000 €. Dans la Gazette Drouot du jeudi 2 octobre 2025. 
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"Callot dans Gallé"

Émile Gallé a commencé à s’inspirer de Jacques Callot d’abord sur le verre et dès ses débuts à Meisenthal lorsqu’il est devenu en 1867 le directeur artistique de l’entreprise de son père Charles.
[...]
Un peu plus tard, entre 1875 et 1880, Émile Gallé s’est à nouveau inspiré des Gobbi pour au moins trois vases d’apparat en cristal fumé, gravé et à émaux durs. L’un signé, sous le pied d’après Callot / Gallé Nancy, à décor de L’Homme raclant un gril en guise de violon, fait partie des collections du musée d’Orsay. Le second, à décor du Bossu aux deux sabres et signé Gallé Nancy, est passé en vente publique le 18 mai 2025 à Saint-Cloud sous le marteau de Guillaume Le Floc’h. Un troisième à décor de joueur de violon fait partie d’une collection privée japonaise. Les Gobbi de ces trois vases sont gravés en creux à la roue ainsi que les décors du pied et du sommet du vaisseau. Ces décors mettent en scène, sous un rideau de théâtre, un combat de coqs, une chouette, des animaux difficiles à identifier et pour le vase de Saint-Cloud un singe musicien. En plus des décors gravés, la partie supérieure et le corps du vaisseau, ainsi que le pied, sont décorés d’arabesques en émaux opaques durs en relief, roses, blancs et noirs, cernés à l’or. On remarque que pour ces trois vases, la gravure à la roue entaille à plusieurs reprises le décor émaillé, comme s’il n’y avait pas eu de véritable concertation entre l’émailleur et le graveur. Le décor à l’émail a été mis en place comme s’il devait se suffire à lui-même. Le décor à la roue a été ensuite plaqué sur le premier. Cette absence de dialogue pourrait s’expliquer par la dualité du lieu d’exécution, soufflage et émaillage à Meisenthal, gravure à la roue et dorure à l’or à Nancy.                    
Notons que ces trois vases d’apparat sont inspirés pour la forme d’un vase de Frans Greenwood, un marchand et graveur de Dordrecht aux Pays-Bas, daté de 1720, gravé au pointillé et représentant un homme tenant un Römer. Un autre vase du même artiste, mais de de forme différente, signé et daté aussi de 1720 est à décor de personnages de la Commedia dell'Arte d’après Jacques Callot. 

Extrait de l’article Callot dans Gallé, de François Le Tacon, paru sur le site web de l’Académie de Stanislas.
 
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 Vive la mariée !

Vive la mariée !

35 560 € étaient déboursés pour cette ceinture de mariage marocaine (100 x 10 cm, poids brut total 390,6 g), dite « mdamma », présentée à Saint- Cloud le dimanche 22 juin. En or rose, ce travail du XXe siècle se compose de dix-sept maillons articulés, gravés et ajourés de rinceaux, autour d’un élément central plus imposant et orné de trente pierres blanches et cinq noires. Appelé fekroune – traduisible par « tortue » –, il symbolise la chance. Offerte à la fiancée, cette parure se porte le jour du mariage sur la tenue traditionnelle, caftan ou takchita. Répertoriée dans le Livre de la chaîne de Jacques Lenfant (éditions Scriptar), la maille « grain d’avoine » s’affichait sur un bracelet Hermès (l. 20 cm, poids 72,7 g) en argent, publié sous le nom de « graines des champs » en 1988, et était emportée pour 35 052 €. Gazette n°25 du 26 juin 2025.
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Précieuse poudre

Précieuse poudre

Le lundi 16 juin à Saint-Cloud, sera proposée la seconde partie d’objets de toilette de monsieur G. Parmi ceux-ci, des poudriers, étuis à carnet, boîtes à cigarettes et étuis à rouge à lèvres en or signés des plus grandes maisons de joaillerie parisienne... autant de petites pièces dont 2 000 à 6 000 € sont demandés. Parmi cet ensemble aussi élégant que précieux, ce modèle au couvercle décoré de trèfles à quatre feuilles émaillées, ornés de rubis et diamants (7,5 x 7,5 x 1,1 cm, poids brut 187,2 g) par Bulgari dans les années 1950, s’ouvrira pour libérer son contenant parfumé, contre 5 000 à 6 000 €. Dans la Gazette Drouot n°23 du jeudi 12/06/2025.
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Un doublé pour Antoniucci Volti

Un doublé pour Antoniucci Volti

Les enchères célébraient ses nus féminins, aux côtés des tapisseries d’Aubusson et d’un triptyque du XVIe siècle.
Deux bronzes d’Antoniucci Volti consacraient son talent à célébrer les volumes féminins : ce nu endormi, emporté pour 40 640 €, et celui d’une Adolescente (60 x 50 cm) adoptant la posture inverse, semblant s’éveiller à la vie en sortant de sa position fœtale. Emportée pour 38 100 €, celle-ci a été fondue par J. Cappelli, qui lui a donné une patine noire. D’origine italienne, installé à Paris à partir de 1932, Volti a suivi les cours de l’École des beaux- arts, et obtenu le premier second grand prix de Rome. Dans la veine d’Aris- tide Maillol, il s’est concentré sur les formes pleines et les lignes épurées pour jouer avec le mouvement souple des corps.
Autre savoir-faire, celui des ateliers de Suzanne Goubely-Gatien à Aubus- son était mis en avant par deux tapisseries. 10 160 € étaient requis pour La Mare aux oiseaux (180 x 195 cm, voir Gazette n° 18, page 54), tissée en 1941 d’après un dessin de Marcel Gromaire (1892-1971), et 48 260 € pour les Mille fleurs sauvages (205 x 295 cm) de 1961, signées Dom Robert (1907- 1997). Une année et demie de travail a été nécessaire pour tisser cette der- nière. La peinture religieuse était également au rendez-vous, grâce à un triptyque anversois peint vers 1540, emporté au double de son estimation pour 45 720 €. Sa suite de quatre panneaux figure l’Annonciation, la Nati- vité, l’Adoration des Mages et la Circoncision (36,5 x 27 cm chacun). Dans la Gazette Drouot n° 20 du jeudi 22 mai 2025. 
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La nature sur le fil

La nature sur le fil

Deux tapisseries luxuriantes illustrent la production de l’atelier Suzanne Goubely-Gatien à Aubusson, et invitent à venir s’y ébattre. Dom Robert (1907-1997) s’avancera en tête avec une tapisserie en fils de cou- leur, tissée dans la tradition des tentures du Moyen Âge – dont elle reprend d’ailleurs l’iconographie et le nom : Mille fleurs sauvages (205 x 295 cm). Le panneau dessiné en 1961 et réalisé dans les ateliers de Suzanne Goubely-Gatien en 1971, comme l’atteste une facture, est annoncé entre 30 000 et 50 000 €. Celui tissé d’après un carton de Marcel Gromaire de 1941, et titré La Mare aux oiseaux, provient des métiers de la même société aubussonnaise et l’a précédé d’un an tout juste. L’atelier a prospéré sous la direction de Suzanne Goubely (1907-1997). La jeune femme s’établit d’abord comme modiste avant que la Seconde Guerre mondiale et les décès de son père et de son mari ne changent le cours de sa vie. Elle reprend le modeste atelier paternel, rencontre Jean Lurçat et bénéficie de l’aura du rénovateur de l’art de la tapisserie. C’est elle qui, en 1943 et dans la clandestinité, tisse la célèbre Liberté. Après avoir vendu tout le stock de copies anciennes, elle s’oriente vers les artistes contemporains. De 1942 à 1997, durant cinquante-cinq années très productives, ses métiers ont tissé plus de 400 cartons d’une quarantaine de créateurs : Dom Robert évidem- ment – le moine tapissier célèbrera son remariage en 1968, Mario Prassinos, Gustave Singier et Michel Tourlière, en grand nombre. Mais on trouve aussi, et dès le tout début, un nom moins attendu dans ce médium : Marcel Gromaire. Son œuvre tissée est modeste, onze cartons seulement, tous conçus à Aubusson entre 1938 et 1944 et tous tissés par Suzanne Goubely, ce qui donne à cette Mare une saveur toute particulière et pas du tout diabolique.  Marcel Gromaire (1892-1971) et ateliers de Suzanne Goubely- Gatien, La Mare aux oiseaux, 1941, tapisserie en fils de laine de couleur, numérotée 4/6 sur le bolduc, 180 x 195 cm. Estimation : 8 000/12 000 €
DIMANCHE 18 MAI. SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. (Dans la Gazette Drouot 18 - mai 2025)
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Bleu breton

Bleu breton

Peintre originaire de Douarnenez, René Quéré (1932- 2021) se forme à l’École des beaux-arts de Quimper dans les années 1950 et, en parallèle, apprend le travail de la céramique à la faïencerie Keraluc. Il maniera ces deux techniques tout au long de sa vie, réalisant des panneaux pour la décoration du paquebot Pont-Aven de Brittany Ferries. Cette composition abstraite dans les tons bleus, une huile sur toile (100 x 100 cm) de 1982, illustre sa première manière. 1 000 à
1 500 € en seront demandés à Saint-Cloud, chez Le Floc’h, le jeudi 24 avril. Dans la Gazette 15 du 17 avril 2025. 
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Une rare édition originale de la traduction en langue allemande du Secreta mulierum attribué à Albertus Magnus.

Une rare édition originale de la traduction en langue allemande du Secreta mulierum attribué à Albertus Magnus.

Parmi plusieurs ouvrages anciens traitant de médecine, les spécialistes retiendront pour l'après-midi une rare édition originale de la traduction en langue allemande du Secreta mulierum attribué à Albertus Magnus. Ce petit in-4° carré, publié en 1581, compte également d’autres textes médi- caux et philosophiques, et il est illustré par une vignette de titre figurant Adam et Ève entourant un squelette (1 500/ 2 000 €). Également remarquable, la Géométrie stéréomé- trique de Louis Dupin comprend 34 formes géométriques en carton, imprimées de leurs noms, informations et mesures, dans une boîte cartonnée simulant un livre (1 000/2 000 €). Les six volumes de l’un des 3 900 exem- plaires sur vélin pur chiffon de Rives de La Divine Comédie de Dante, publiée par Les Heures claires en 1959-1963, sont illustrés d’après 100 aquarelles de Salvador Dalí (1 000/1 500 €). Dans la Gazette Drouot n°14 du jeudi 10 avril 2025. 
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Géométrie dans l’espace

Géométrie dans l’espace

Les collections du musée des Arts et Métiers et de l’université d’Harvard possèdent des exemplaires semblables à ce « puzzle mathématique » créé par Louis Dupin vers 1842, afin d’enseigner la géométrie tridimensionnelle et la géométrie descriptive par la vision dans l’espace et la manipulation pratique des volumes. Trente-quatre formes numérotées en carton, imprimées de leurs noms, informations et mesures, ont été réunies dans une boîte cartonnée simulant un livre et éditée à Paris par Molteni vers 1842- 1850. Pour s’exercer à cette géométrie stéréométrique, appliquée à l’étude de celle de la coupe des pierres, de la charpente et de la minéralogie, 1 000 à 2 000 € seront nécessaires le jeudi 17 avril après-midi, à Saint-Cloud (Le Floc’h OVV. M. Asvisio). Dans la Gazette Drouot n°14 du jeudi 10 avril 2025. 
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Vrombissements design

Vrombissements design

La vente dominicale du 6 avril à Saint-Cloud (Le Floch) dispersait le contenu d’un appartement parisien très arty et très pop ! Plusieurs «Balloons» colorés de Jeff Koons (né en 1955) étaient lâchés : 14 605 € pour une édition à 650 exemplaires de la Vénus Dom Perrignon en résine de polyuréthane laquée rose, 5 334 € et 5 080 €, un Dog (magenta) et un Rabbit (rouge), tous deux en porcelaine de Bernardaud. L’enchère la plus haute revenait à cet étonnant assemblage : l’un des 250 exemplaires de l’ouvrage publié par Taschen du journaliste Pino Allievi, retraçant les victoires depuis 1947 de la Scuderia Ferrari, enserré dans un coffret en aluminium inspiré d’une tête de moteur douze cylindres, et présenté sur un support (h. totale 122 cm), le tout imaginé par le designer australien Marc Newson (né en 1963). 27 940 € lui étaient offerts. Dans la Gazette Drouot n°14 du jeudi 10 avril 2025. 
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Au pays des Toraja

Au pays des Toraja

Tau tau signifie «petite personne» ou «comme une personne» pour les Toraja, qui vivent dans les régions montagneuses du sud de l’île indonésienne Sulawesi. Représentant un ancêtre sculpté dans le tek (h. 93 cm), cette effigie a certainement été consacrée par un poème chanté par le prêtre to minaa, afin d’accueillir l’ombre ou l’âme d’un mort (bombo). Devenue son double, recevant des offrandes de nourriture et de vin de palme, elle pouvait ainsi être menée en procession jusqu’à l’entrée de la tombe du défunt, regardant dès lors vers les vivants. Il faudra prévoir entre 1 000 et 1 500 € pour l’honorer, le matin du jeudi 17 avril, à Saint-Cloud (Le Floc’h OVV. Cabinet Portier et Associés). Dans la Gazette Drouot n°14 du jeudi 10 avril 2025. 
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Un ensemble en porcelaine de la Compagnie des Indes, à décor de la famille rose, fera voyager en matinée, dans la Chine du XVIIIe siècle

Un ensemble en porcelaine de la Compagnie des Indes, à décor de la famille rose, fera voyager en matinée, dans la Chine du XVIIIe siècle

Un ensemble en porcelaine de la Compagnie des Indes, à décor de la famille rose, fera voyager en matinée, dans la Chine du XVIIIe siècle entre 200 et 1 500 €, grâce à des soupières, une paire de terrines couvertes, sept assiettes à bordure chantournée et un pot à gingembre. Il faudra prévoir entre 2 000 et 3 000 € pour une vasque à poissons du tournant du XIXe siècle. De la dynastie Ming, une impo- sante statue de Gautama Bouddha, en grès émaillé jaune et vert, assis en padmasana sur un socle lotiforme, et faisant le geste de la perfection suprême, a appartenu à l’ancienne collection du professeur Mariono (6 000/8 000 €). L’Indo- nésie sera représentée par une figure d’ancêtre Tau-Tau des Toraja, sculptée dans le teck, et acquise à Sulawesi par son propriétaire, un diplomate dans les années 1980 (1 000/1 500 €). Dans la Gazette Drouot n°14 du jeudi 10 avril 2025. 
 
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DANS LES PETITS PAPIERS DES MODERNES

DANS LES PETITS PAPIERS DES MODERNES

Poliakoff, Mathieu et Télémaque délivraient leur version de l’art de l’après-guerre, entre abstraction et figuration. Hervé Télémaque, artiste français d’origine haïtienne, délivrait à 16 510 € ce Tir noz, un collage et crayon de 1973 fait d’images fragmentées, de couleurs vives et de symboles issus de la culture populaire. Membre éminent de la figuration narrative, son travail consiste à interroger l’identité, le colonialisme et la société de consommation par le biais de l’association de techniques. Le tout avec un humour lui permettant une critique engagée du monde moderne. La démarche de Serge Poliakoff (1900-1969) et Georges Mathieu (1921-2012) est tout autre. Tous deux s’inscrivent dans l’abstractionlyrique, jetant leurs signes et leurs couleurs, ici sur des papiers. La Composition abstraite en rose et blanc sur fond bleu nuancé (63 x 46,5 cm), traitée à la gouache par le premier, et composée de formes imbriquées – reproduite page 78 de la Gazette n° 11 –, était adjugée 39 370 €. L’encre de Chine du second, composée en 1959 (48 x 62 cm), retenait 15 875 €. 
DIMANCHE 30 MARS. SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. M. OTTAVI.
Hervé Télémaque (1937-2022), Tir noz, 1973, collage et crayon sur papier, 64 x 49,5 cm. Adjugé : 16 510 €
Dans la Gazette Drouot 13 du jeudi 3 avril.  
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Rancinan et Yan Pei-ming

Rancinan et Yan Pei-ming

Rancinan et Yan Pei-ming. 
Provenant de l’intérieur design d’un appartement parisien, dispersé à Saint- Cloud le dimanche 6 avril (Le Floc’h OVV), ce Triptyque MING Grey Red White, dû à Gérard Rancinan (né en 1953), est attendu entre 15 000 et 20 000 €. Chaque panneau (90 x 90 cm) met en scène l’artiste chinois Yan Pei-ming, connu pour ses peintures monumentales : il figure en rouge, pose en gris devant Bruce Lee, et en blanc devant la Joconde. Pris en 2003, ces clichés sont sans doute les plus célèbres de la série « Portraits d’artistes » de Rancinan. Les photographies originales ont été titrées sur papier argentique en 2009. L’une des épreuves est numérotée 6/12. Dans la Gazette 12 du jeudi 27 mars 2025. 
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L’intérieur d’un appartement parisien livrera le dimanche 6 avril du design et de l’art contemporain

L’intérieur d’un appartement parisien livrera le dimanche 6 avril du design et de l’art contemporain

L’intérieur d’un appartement parisien livrera le dimanche 6 avril du design et de l’art contemporain. Il mêlera l’esprit art déco de certaines pièces – comme un guéridon-biblio- thèque en placage d’ébène de la maison Hugues Chevalier, au piétement triangulaire enserrant deux tablettes circu- laires (400/500 €) – avec les sculptures de la série « Balloon » imaginée par Jeff Koons (de 5 000 à 25 000 €) ou le réservoir détourné par le plasticien Erik Salin pour les 70 ans de Ferrari (800/1 000 €). Retraçant toutes les victoires de la Scuderia, de 1947 à nos jours, un ouvrage de Pino Allevi est présenté sur son support imitant un moteur 12 cylindres, dessiné par Mark Newson pour Taschen (6 000/8 000 €). Aux cimaises, un Triptyque MING Grey Red white évoquera l’art du portrait de Gérard Rancinan (15 000/20 000 €). Dans la Gazette 12 du 27 mars 2025. 
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Alberto Giacometti attirera les regards le dimanche 30 mars

Alberto Giacometti attirera les regards le dimanche 30 mars

Alberto Giacometti attirera les regards le dimanche 30 mars grâce à son Petit Buste sur double socle, fondu en 1971 par Lucien Thinot d’après un modèle créé en 1940-1941, pour 150 000/200 000 € (voir Gazette n° 10, page 22). L’autre vedette sera Serge Poliakoff, grâce à une Composi- tion abstraite en rose et blanc sur fond bleu nuancé, réalisée à la gouache et attendue autour de 35 000 € (voir Gazette n° 11, page 78). Willy Aractingi apportera sa touche d’humour avec Isabelle et la triste fin du corbeau et du renard, se portant en ornement de chapeau et de corsage par l’élégante, dont le portrait se négociera autour de 10 000 €. Les lignes modernistes seront illustrées par la réédition d’un service à thé et café en métal argenté « Etchéa », imaginé par Puiforcat en 1928 (5 000/8 000 €). Harry Bertoia invitera les amateurs de design à s’asseoir sur dix chaises « Wire » en métal chromé, conçues en 1952 pour Knoll (environ 3 000 €). Dans la Gazette 12 du 27 mars 2025. 
 
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L’année du dragon

L’année du dragon

L’année du dragon
Appartenant à la période art nouveau et signée du cachet de la manufacture néerlandaise de Rozenburg, fondée en 1883, cette partie de service tête-à-tête, en porcelaine émaillée dite « coquille d’œuf », était posée à 7 112 €. Constituée d’une verseuse (h. 17,5 cm), d’un pot à lait (h. 7 cm) et d’un sucrier dont il manque le couvercle (h. 8,5 cm), elle surprend par son décor polychrome à sujet d’un dragon ondulant. Il s’agissait de l’un des éléments des arts de la table mis en scène par Le Floc’h à Saint- Cloud, le dimanche 23 mars, où une partie de service de table en faïence de Choisy-le-Roi, peint de fleurs polychromes au naturel, retenait 10 414 €.
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Paul Canaux, en pleine lumière

Paul Canaux, en pleine lumière

Il faudra prévoir 10 000 à 12 000 € pour s’éclairer à la bougie avec art, grâce à cette imposante paire de candélabres en argent, à six bras de lumière et feu central (h. 56 cm, poids 10,5 kg), présentée à Saint-Cloud l’après-midi du dimanche 23 mars (Le Floc’h OVV). De style néoclassique, ils s’ornent de godrons tors et de feuilles d’acanthe, et leurs quatre pieds de bouc reposent sur une base carrée soulignée d’une frise de perles. Ils ont été façonnés par Paul Canaux, entre 1892 et 1911. Bijoutier et orfèvre, spécialiste des arts de la table, il a succédé à l’argenteur Joseph Mégermond en 1888. Trois poinçons sont connus pour cet artisan d’art, selon ses différentes phases d’activité. Le dernier a été biffé en 1930, la maison Murat succédant à Paul Canaux & Cie. Dans la Gazette 11 du 20 mars 2025. 
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Poliakoff et les couleurs

Poliakoff et les couleurs

Entre 30 000 et 40 000 € seront nécessaires pour décrocher cette Composition abstraite en rose et blanc sur fond bleu nuancé (63 x 46,5 cm à vue), exécutée à la gouache par Serge Poliakoff (1900- 1969), et présentée à Saint-Cloud le dimanche 30 mars (Le Floc’h OVV). Figure majeure de l’abstraction lyrique, le peintre commence à remettre en question l’héritage académique en 1936, alors qu’il est installé à Londres. Tout est parti de sa réflexion sur l’interaction des couleurs. De retour à Paris, il continuera à explorer différentes solutions esthétiques jusqu’en 1946. Il saute alors le pas : les couleurs seront désormais les éléments constitutifs de ses tableaux, faisant faire naître des formes et jouant de leurs contrastes pour créer la profondeur. Dans la Gazette 11 du jeudi 20 mars 2025. 
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Alberto Giacometti, une question d’échelle

Alberto Giacometti, une question d’échelle

Alberto Giacometti, une question d’échelle

Du haut de son double socle, ce buste miniature acquiert une dimension monumentale. Conçu en 1940-1941, il témoigne des expérimentations de l’artiste, cherchant à traduire ses perceptions en sculpture. Cette édition posthume de 1971 a figé dans le bronze une sculpture conçue en 1940-1941 par Alberto Giacometti, alors à un tournant de sa carrière. Lucien Thinot est l’auteur de cette fonte. Ancien mouleur au sable chez Eugène Rudier (1879-1952), ayant travaillé sur nom- bre de créations de Diego Giacometti, il a créé sa propre fonderie en 1947, à quelques pas de la tour Eiffel : « La Sablonnière ». Elle a pris son essor en 1953, grâce à sa rencontre avec Germaine Richier, qui lui a confié l’es- sentiel de ses œuvres de taille réduite. Thinot a coulé les œuvres des artistes les plus presti- gieux, d’Auguste Rodin à Aristide Maillol, en passant par Antoine Bourdelle, Joseph Csaky ou encore Ossip Zadkine. Annette Giaco- metti a également fait appel à lui pour éditer en bronze des plâtres originaux de son mari. Le bronze de ce Petit buste sur double socle nous ramène donc à la démarche du sculp- teur au tout début des années 1940. Il faut l’imaginer à l’œuvre : « Alberto rentrait à son hôtel le soir avec une sculpture de 20 à 30 centimètres de haut sous le bras, et reve- nait le lendemain avec une pièce de seule- ment 7 à 10 centimètres de haut », raconte son neveu Silvio, qui a posé pour son oncle étant enfant. En 1948, se confiant à Pierre Matisse dans une lettre, Giacometti se souvient qu’en- tre 1935 et 1940, bien que poursuivant le désir de concevoir une œuvre monumentale, il ne pouvait s’empêcher de réduire la taille de ses têtes sculptées à mesure qu’il y travaillait. C’est grâce au dessin, en 1945, qu’il s’est mis à façonner « des figures plus grandes, ou au moins pas absolument minuscules ». Dès 1938, il a cherché à se libérer des dimensions réelles pour traduire la perception d’une présence lointaine, notre vision transformant les per- sonnages en silhouettes grandes comme une tête d’épingle. En plaçant une figure aux dimensions réduites sur un socle démesuré, il reproduit cet effet en modifiant le rapport à l’espace. Ce contraste d’échelle a pour consé- quence de focaliser l’attention sur la sculpture, devenant monumentale, grâce à cet artifice. Appliquant ce concept, il propose une petite tête sur un grand socle à l’Exposition natio- nale suisse de Zurich (Schweizerische Lande- sausstellung) en 1939, pour la cour d’un
pavillon construit par son frère architecte, Bruno. Bien que l’œuvre ait été critiquée et refusée par ses organisateurs, Alberto ne se démonte pas, persuadé de l’intérêt novateur et de la puissance de son œuvre, qu’il décrit en ces termes à sa mère, dans une lettre de 1939 : «Petite dans le jardin, elle transformait com- plètement l’espace [...] une grande tête vue de loin, même 3 mètres, et elle faisait pour l’œil sur les autres choses l’effet d’un téles- cope. » Quittant Paris occupé pour Genève en 1941, il poursuit ses recherches sur la représen- tation humaine en Suisse, où il demeurera pendant tout le conflit. Se comparant à Sisyphe, il tente de relever le défi impossible d’inscrire la vision dans la sculpture, par le biais de ses expérimentations d’échelle et de ses miniaturisations. Au même titre que le cadre d’un tableau, son socle lui permet de replacer l’œuvre dans l’espace en suggérant la distance par la disproportion. Le piédestal est aussi, voire plus important que la sculp- ture elle-même, le but de Giacometti étant de représenter l’image que voit notre œil plu- tôt que le sujet regardé. De cette période, pendant laquelle il travaille des œuvres miniatures, serait née la légende selon laquelle il les aurait rapportées à Paris dans six boîtes d’allumettes... 

Alberto Giacometti (1901-1966), Petit buste sur double socle, modèle conçu en 1940-1941 et fondu en 1971,
bronze signé et numéroté 1/8, cachet du fondeur L. Thinot Paris, 11,3x6,2x5,4cm. Estimation : 150 000/200 000 €
Dans la gazette Drouot du jeudi 13 mars 2025. 
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Une paire de candélabres néoclassiques, façonnés en argent par Paul Canaux, à Paris entre 1892 et 1911

Une paire de candélabres néoclassiques, façonnés en argent par Paul Canaux, à Paris entre 1892 et 1911

Les arts de la table se dévoileront l'après-midi à la lumière d’une paire de candélabres néoclassiques, façonnés en argent par Paul Canaux, à Paris entre 1892 et 1911. À six bras de lumière et feu central, ils s’ornent de godrons tors et de feuilles d’acanthes, et leurs quatre pieds de bouc repo- sent sur une base carrée (10 000/12 000 €). Dans le même esprit et le même métal, un légumier à pans coupés sur piédouche est dû à Odiot et Boulenger, vers 1906-1956 (3 000/4 000 €). Une paire de salerons doubles a été signée par Biennais, entre 1803 et 1809. Leurs montures d’argent, ornées de feuilles d’eau et d’entrelacs, et s’appuyant sur quatre pattes de lion, accueillent des réceptacles en verre blanc biseauté. Hermès sera au rendez-vous avec un bel ensemble de services «Africa» et «Toucan». Imaginé par René Lalique en 1927, un vase en verre blanc « Marisa » alignera ses « poissons en torsades » (500/800 €). 
Dans la Gazette Drouot 10 du jeudi 13 mars 2025. 
 
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Une rare bouteille de whisky écossais «pure highland malt»

Une rare bouteille de whisky écossais «pure highland malt»

En matinée, une rare bouteille de whisky écossais «pure highland malt», distillée par Macallan-Glenlivet en 1937, introduira cette dispersion (3 000/4 000 €), aux côtés d’un cognac Richard Hennessy (2 000/2 300 €). Place au cham- pagne, notamment grâce à Jacques Selosse et ses bouteilles à sabrer entre 150 et 350 €, ou encore Krug, dont le nectar «vintage» de 1995 est attendu entre 250 et 300 €. Une bouteille de petrus 1987 (1 100/1 300 €) se mesurera à un clos-vougeot produit par René Engel en 2000 (1 100/ 1 200 €). D’autres grands crus seront à partager, à l’image des douze flacons de château-lafleur millésime 1989 (7 800/8 400 €), et de la même quantité de chambertin, une cuvée issue de « vieilles vignes » du domaine Trapet, en 1976 (2 600/3 000 €). Dans la Gazette Drouot 10 du jeudi 13 mars 2025. 
 
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Cartier et son orfèvre Renault, avec un bracelet rivière en platine conçu vers 1920

Cartier et son orfèvre Renault, avec un bracelet rivière en platine conçu vers 1920

Deux joailliers tiendront le haut du pavé : Cartier et son orfèvre Renault, avec un bracelet rivière en platine conçu vers 1920, alternant saphirs calibrés et brillants en chute, autour d’un diamant central épaulé de volutes ajourées (13 000/15 000 €), et Van Cleef & Arpels, avec sa croix «Delphes» des années 1970, une broche pendentif en or texturé, ornée de corail et de chrysoprases en cabochons (12 000/15 000 €, voir Gazette n° 8, page 46). À côté d’un solitaire sur platine, dont le diamant de 17,54 ct – affichant une couleur N-R et une pureté P1 avec faible luminescence – sera passé au doigt autour de 25 000 €, une autre bague mettra un rubis ovale du Myanmar en scène, moyennant quelque 12 500 €. Pesant environ 3,60 ct, sa pierre est épaulée de deux croissants de lune sertis de seize brillants. Dans la Gazette 9 du jeudi 6 mars 2025.
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Le réalisme magique de José Manuel Capuletti

Le réalisme magique de José Manuel Capuletti

Un bel ensemble de tableaux fera découvrir le travail d’un peintre espagnol appartenant au mouvement artistique du réalisme magique, José Manuel Capuletti, qui signe lePortrait de Michel Renault en costume à la fenêtre (3 500/4 500 €). Marie-Lucie Nessi-Valtat mettra du soleil aux cimaises avec une Crique turquoise de 1964 (700/ 800 €). L’époque Napoléon III sera représentée par des pendules, comme un modèle à rapprocher de celle conservée au musée-hôtel Le Vergeur de Reims : en bronze à double patine, et reposant sur une base en marbre blanc ornée de rinceaux feuillagés, elle présente deux putti aux colombes surmontant son cadran, dont le mouvement est signé Denière à Paris (800/1 200 €). Le charme opèrera avec un ange musicien présenté sur un socle de marbre rouge, et dont le tambourin contient le cadran (500/800 €). Dans la Gazette 9 du jeudi 6 mars 2025. 
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Le charme des années 1970

Le charme des années 1970

Le charme des années 1970
Les années 1970 sont celles de la fantaisie et de la couleur, qui s’épanouissent dans des collections invitant au voyage, imaginées par la maison Van Cleef and Arpels. En témoigne cette broche pendentif en forme de croix (6,2 x 6,2 cm, poids brut 60,3 g), proposée entre 12 000 et 15 000 € à Saint-Cloud, dimanche 9 mars (Le Floc’h OVV). Clin d’œil à l’Antiquité, elle appartient à la ligne « Delphes », qui évoque la Grèce à travers ses montures d’or jaune martelé accueillant des cabochons de corail rose contrastant avec le vert lumineux de cabochons de chrysoprase. La gamme propose également des tours de cou et des bracelets manchettes assortis. (Dans la gazette 8 du 27 février 2025) 
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Deux joailliers tiendront le haut du pavé

Deux joailliers tiendront le haut du pavé

Deux joailliers tiendront le haut du pavé : Cartier et son orfèvre Renault, avec un bracelet rivière en platine conçu vers 1920, alternant saphirs calibrés et brillants en chute, autour d’un diamant central épaulé de volutes ajourées (13 000/15 000 €), et Van Cleef & Arpels, avec sa croix «Delphes» des années 1970, une broche pendentif en or texturé, ornée de corail et de chrysoprases en cabochons (12 000/15 000 €). À côté d’un solitaire sur platine, dont le diamant de 17,54 ct – affichant une couleur N-R et une pureté P1 avec faible luminescence – sera passé au doigt autour de 25 000 €, une autre bague mettra un rubis ovale du Myanmar en scène, moyennant quelque 12 500 €. Pesant environ 3,60 ct, sa pierre est épaulée de deux crois- sants de lune sertis de seize brillants. (Dans la Gazette Drouot n° 8 du jeudi 27 février 2025). 
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Sculpture d’hier et d’aujourd’hui

Sculpture d’hier et d’aujourd’hui

Avec ses animaux, Anne-Marie Profillet dépassait d’une large tête celle sculptée à Palmyre au IIe siècle.

De fait, la tête masculine imberbe en pierre calcaire (h. 15 cm) sculptée à Palmyre vers le IIe siècle (voir Gazette no 4, page 38) était vendue 6 985 €, doublant tout de même son estimation. Loin devant caracolaient deux bronzes de l’animalière Anne-Marie Profillet, une belle artiste mais plus rare sur le marché que ses confrères masculins, sans doute à cause d’une carrière trop tôt interrompue. Il était donc agréable de voir sa Grue couronnée no 1, une fonte au sable d’après un modèle de 1928 (ci-contre), et son Lama no 1 – une fonte à la cire perdue de Valsuani d’après un modèle de 1930 – obtenir les beaux prix de 26 670 et 25 400 €, et s’offrir rien de moins qu’un record du monde (source : Artnet).
Les exemplaires en plâtre du volatile et du mammifère andin se trouvent au musée de Vire Normandie, le second ayant été offert par la sœur de l’artiste en 1975. Ces œuvres reflètent le style de celle qui, après avoir ren- contré Pompon au Jardin des Plantes – où elle avait l’habitude d’aller étudier ses modèles –, adopte une sculpture dite « lisse ». Poursuivant sur cette lancée, l’es- quisse en grès émaillé d’un coq (h. 19 cm) se dressait à 4 064 € et le plâtre d’un chat assis (h. 25 cm) se laissait caresser à 4 826 €. Toutes ces sculptures provenaient d’un fonds familial.

DIMANCHE 9 FÉVRIER, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. M. TARANTINO.
Anne-Marie Profillet (1898-1939),
Grue couronnée no 1, bronze à patine verte, fonte au sable, h. 27, l. 23 cm.
Adjugé : 26 670 €
Dans la Gazette 6 du jeudi 13 février 2025. 
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PORTRAIT D’UN NOTABLE DE PALMYRE

PORTRAIT D’UN NOTABLE DE PALMYRE

Cette sculpture funéraire illustre l’art de la cité d’Orient influencée par l’Occident hellénistique et romain. Entrée dans la collection d’un amateur dans les années 1960, et conservée dans sa descendance, cette tête a probablement orné un monument funéraire de Palmyre à l’époque de son apogée, vers le IIe siècle.
Le commerce caravanier a fait la gloire de la ville, qui a été l’un des plus brillants foyers culturels de l’Antiquité. À la croisée de plusieurs civilisations, elle a su tirer le meilleur parti des traditions locales, des influences de la Perse, et de l’art et du savoir-faire gréco-romains. Rattachée à la province romaine de Syrie dans la première moitié du Ier siècle, elle est la dernière oasis avant la frontière de l’Empire. Ses notables ont mis la puissance de leur famille en scène à travers leurs tombeaux en forme de tours – réservés aux plus fortunés – et leurs hypogées. Appelées loculi, les niches funéraires étaient fermées par des plaques de calcaire ornées du portrait du défunt, habituellement identifié par une inscription en araméen. Inexistantes dans l’art oriental et inspirées par l’art gréco-romain, les représentations en buste en haut relief, à la stricte frontalité caractéristique, ont évolué de l’idéalisation des défunts vers un réalisme accru, à partir du IIe siècle. Pour les individualiser, les sculpteurs ont accordé un grand soin aux expressions des visages et aux regards. Dans la Gazette Drouot 4, 30 janvier 2025.

DIMANCHE 9 FÉVRIER, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. M. TARANTINO.
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Les œuvres d'art iront de l'Antiquité à l'époque moderne

Les œuvres d'art iront de l'Antiquité à l'époque moderne

Signé Bechstein, un piano demi-queue "modèle B", entièrement refait à neuf en 2015 (8 000/12 000 €), jouera de concert avec un violon d'Aristide Cavalli, fait à Crémone en 1898 (6 000/8 000 €). Les œuvres d'art iront de l'Antiquité, représentée par une tête masculine en calcaire sculptée vers le II e siècle et provenant de Palmyre (3 000/4 000 €), à l'époque moderne, évoquée par les félins de Georges Lucien Guyot se donnant une Caresse . Fondu vers 1935, ce bronze est également connu sous le nom d' Accolade (8 000/10 000 €). Attribué à Pierre Gobert, un Portrait de dame tenant des fleurs est mis en valeur par un cadre en bois doré du XVIII e siècle (3 000/5 000 €).  Dans la Gazette Drouot 3, janvier 2025.
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