Naturalistes ou fantastiques, les animaux chinois jouent la carte du charme sur des vases de porcelaine. L’Asie ouvrira les enchères dès le matin du jeudi 18 avril, avec un thème fréquemment sculpté dans le jade et représenté sur les tabatières, mais bien plus rare sur les vases de l’époque Kangxi : des loirs grimpant à l’assaut des vignes pour goûter à leurs fruits. Couvrant entièrement la panse de la potiche reproduite, rehaussée d’émaux à cinq couleurs («wucai»), ce décor n’est pas seulement séduisant, mais également symbolique. La longévité et l’abondante descendance illustrées par le petit animal sont renforcées par l’évocation de la fertilité masculine, associée aux grappes de raisins et à leurs multiples graines. D’autres animaux sont en vedette sur un vase balustre du début du XVIIIe siècle : un lion et son petit – l’un au pelage frisé, l’autre lisse –, un qilin et un daim. Ils sont respectivement associés à la puissance masculine et à la force de l’empereur, à l’immortalité et à la prospérité. D’un pinceau virtuose, un artiste a peint leurs silhouettes élégantes en détaillant chacun de leurs poils, tandis qu’un autre fait la preuve de l’excellence atteinte pour la cuisson du rouge de cuivre. Apparu sous le règne du premier souverain Ming, le procédé n’a été maîtrisé qu’au XVIIIe siècle. Appliqué sur le biscuit ayant connu une première cuisson, recevant ensuite la couverte, le décor de cuivre, fixé par une seconde cuisson de la pièce, doit recevoir une chaleur homogène pour conserver un rouge lumineux et ne pas virer au brun. Le défi a été relevé sur ce bel objet (h. 27 cm, 5 000/6 000 €). (Dans la Gazette 15 du 11 avril 2024)
Chine, époque Kangxi (1662-1722). Potiche en porcelaine décorée de loirs parmi les vignes, en bleu sous couverte et émaux polychromes dits «wucai», l’épaulement orné d’une frise de glace brisée, col et talon montés en bronze doré postérieurement, h. 37 cm. Estimation : 12 000/15 000 €
JEUDI 18 AVRIL, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. CABINET PORTIER & ASSOCIÉS.
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