L'univers de Lucien Rollin Architecte-décorateur (1906-1993).
Né de parents tapissiers-décorateurs en 1906, Lucien Rollin développe dès son plus jeune âge son goût pour les arts décoratifs. Il intègre la prestigieuse École Boulle en 1919 à treize ans, il est alors l’un des plus jeunes étudiants jamais reçu.
Son diplôme en poche, il intègre en 1923 l’atelier de Jacques Émile Ruhlmann comme dessinateur. A ses côtés, il participe à l’élaboration de l’Hôtel du Collectionneur à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925, avant de poursuivre sa formation à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il passe deux ans dans le cabinet de l’architecte Michel Roux-Spitz puis ouvre en 1928 son propre atelier-studio en tant qu’architecte décorateur. Tous les ans, il se présente au Salon d’Automne et au Salon des Artistes Décorateurs et assoie lors de ces évènements sa qualité de créateur indépendant.
Dans la lignée de Ruhlmann et influencé par Frank Lloyd Wright qu’il admire, Lucien Rollin est remarqué pour l’épure et la légèreté des lignes qu’il emploie. Si ces maîtres contemporains sont ses mentors, il souligne l’importance de l’étude du siège occidental des époques passées pour ses créations, et cite les modèles des ébénistes Delanois, Foliot, Tillard ou encore le fauteuil en marbre du théâtre de Dionysos à Athènes.
Dans son atelier de la rue des Perchamps, ses créations côtoient les œuvres de ses amis, les sculptures de François Pompon, les dessins de Paul Jouve, les ferronneries de Gilbert Poillerat avec qui il travaille en collaboration sur de nombreux projets.
Dans son entourage, Lucien Rollin compte également Charles Despiau, Charles Dufresne, Edmond Céria, Jean Lurçat, Marcel Gromaire, Claude Domec, Jean Martin Roch ou encore Jacques Hérold. Des amitiés artistiques dont les œuvres accompagnent l’ensemblier-décorateur au quotidien.
En 1933, il est envoyé par le Gouvernement Français à l’exposition « Century of Progress» de Chicago. Ce voyage le convainc de déployer sa carrière des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, le succès est retentissant, Lucien Rollin incarne l’Art décoratif moderne et le génie créateur français. Cette réception sera consacrée par le Grand Prix qu’il emporte à l’Exposition Internationale de Paris en 1937.
Tout au long des années 1930 et 1940, Lucien Rollin reçoit de prestigieuses commandes, notamment le mobilier des cabines du paquebot Normandie, la décoration de l’Hôtel de ville d’Aubusson, ainsi que
la commande du Mobilier national pour les bureaux de fonction du Maréchal de Lattre de Tassigny à l’Hôtel des Invalides et pour l’Élysée. Ces commandes officielles sont un véritable accomplissement témoignant de la haute qualité de ses réalisations. Ses œuvres intemporelles sont d’ailleurs rééditées depuis 1998 aux Etats-Unis par la société William Switzer Associates et une exposition dédiée à son œuvre est actuellement en préparation.
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