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PORTRAIT D’UN NOTABLE DE PALMYRE

PORTRAIT D’UN NOTABLE DE PALMYRE

Cette sculpture funéraire illustre l’art de la cité d’Orient influencée par l’Occident hellénistique et romain. Entrée dans la collection d’un amateur dans les années 1960, et conservée dans sa descendance, cette tête a probablement orné un monument funéraire de Palmyre à l’époque de son apogée, vers le IIe siècle.
Le commerce caravanier a fait la gloire de la ville, qui a été l’un des plus brillants foyers culturels de l’Antiquité. À la croisée de plusieurs civilisations, elle a su tirer le meilleur parti des traditions locales, des influences de la Perse, et de l’art et du savoir-faire gréco-romains. Rattachée à la province romaine de Syrie dans la première moitié du Ier siècle, elle est la dernière oasis avant la frontière de l’Empire. Ses notables ont mis la puissance de leur famille en scène à travers leurs tombeaux en forme de tours – réservés aux plus fortunés – et leurs hypogées. Appelées loculi, les niches funéraires étaient fermées par des plaques de calcaire ornées du portrait du défunt, habituellement identifié par une inscription en araméen. Inexistantes dans l’art oriental et inspirées par l’art gréco-romain, les représentations en buste en haut relief, à la stricte frontalité caractéristique, ont évolué de l’idéalisation des défunts vers un réalisme accru, à partir du IIe siècle. Pour les individualiser, les sculpteurs ont accordé un grand soin aux expressions des visages et aux regards. Dans la Gazette Drouot 4, 30 janvier 2025.

DIMANCHE 9 FÉVRIER, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. M. TARANTINO.
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Les œuvres d'art iront de l'Antiquité à l'époque moderne

Les œuvres d'art iront de l'Antiquité à l'époque moderne

Signé Bechstein, un piano demi-queue "modèle B", entièrement refait à neuf en 2015 (8 000/12 000 €), jouera de concert avec un violon d'Aristide Cavalli, fait à Crémone en 1898 (6 000/8 000 €). Les œuvres d'art iront de l'Antiquité, représentée par une tête masculine en calcaire sculptée vers le II e siècle et provenant de Palmyre (3 000/4 000 €), à l'époque moderne, évoquée par les félins de Georges Lucien Guyot se donnant une Caresse . Fondu vers 1935, ce bronze est également connu sous le nom d' Accolade (8 000/10 000 €). Attribué à Pierre Gobert, un Portrait de dame tenant des fleurs est mis en valeur par un cadre en bois doré du XVIII e siècle (3 000/5 000 €).  Dans la Gazette Drouot 3, janvier 2025.
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Pampilles précieuses

Pampilles précieuses

Cette paire de clips d’oreilles en platine et or gris, entièrement sertie de diamants baguette et de taille ancienne se transforme, permettant ainsi de passer de bijou du jour, plus sobre, à parure du soir, plus éclatante et enrichie d’une partie à pendeloques articulées. C’est la maison Boucheron qui a conçu dans les années 1960 cette solution ingénieuse. Elle en était récompensée de 17 780 €. Lors de cette même vacation dominicale tenue à Saint-Cloud le 8 décembre et dirigée par Le Floc’h (MM. Emeric & Stephen Portier), la bague « toi et moi » reproduite page 65 de la Gazette n° 44 partait à 17 212 €.

Dans la Gazette Drouot 46, du 19 décembre 2024.
 
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Tissage royal

Tissage royal

Probablement exécutée pour Louis XV, une tapisserie de la tenture des « Métamorphoses » d’Ovide figurant Renaud et Armide fait son entrée au Mobilier national, au sein du site historique de la manufacture des Gobelins. Là où elle avait été tissée trois siècles plus tôt...

PAR CLAIRE PAPON
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Une collection d’une cinquantaine de dessins attribués à la maison Jeanne Lanvin

Une collection d’une cinquantaine de dessins attribués à la maison Jeanne Lanvin

Une collection d’une cinquantaine de dessins attribués à la maison Jeanne Lanvin (entre 150 et 350 €) ouvre le dimanche 8 à 11 h, suivis par autant de flacons de parfum et de stylos. Les montres seront au rendez-vous avec une Rolex « date just lady 31 » en or rose, acier et diamants, arborant un cadran bleu foncé soleillé, vendue en 2014 et proposée autour de 7 000 €. Place aux bijoux à 14 h. Fabri- quée vers 1960, une paire de clips d’oreilles de Boucheron, sertis de 72 diamants, présente une pendeloque amovible (environ 10 000 €). Pesant chacun 2,78 et 3,08 ct, deux diamants ont été sertis sur les volutes godronnés d’une bague « toi et moi » (7 500/9 000 €). Un autre modèle associe une perle de culture – mise en valeur par un entou- rage de diamants baguette –, avec un brillant de 3,33 ct (6 000/8 000 €). Ce beau mariage se retrouve sur un pendentif des années 1900, retenant une perle de mer en forme de goutte, sous deux diamants (5 000/8 000 €). L’après-midi sera clôturé par près de 140 pièces de mode. Commande spéciale, un « Bolide 37 cm », rouge et noir de la maison Hermès, changera de main autour de 2 250 €.Dans la Gazette Drouot 42, du 21 novembre 2024.
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Aractingi, fabuliste

Aractingi, fabuliste

Revendiquant le statut d’artiste naïf primitif, Willy Aractingi (1930-2003) a signé Le Singe et le Léopard en 1994 (100 x 100 cm). Cette toile est une référence explicite à la troisième histoire du livre IX des Fables de La Fontaine, opposant le bel habit et le talent de l’esprit. Pendant sept ans, le peintre libanais a mis son pinceau souriant et coloré au service des textes du fabuliste, achevant son œuvre en 1995, pour célébrer la date anniversaire de sa naissance, trois cents ans plus tôt. Ce tableau, qui sera répertorié sous le numéro 32-29 dans le catalogue raisonné que prépare Madame June Aractingi-Nabaa, est attendu entre 5 000 et 8 000 €, le dimanche 1er décembre, à Saint-Cloud (Le Floc’h OVV). Dans la Gazette Drouot 42, du 21 novembre 2024.
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Eva Jospin s’affiche le dimanche 1er décembre avec une Forêt de carton découpé, plantée sur plus de quatre mètres de long, en 2014

Eva Jospin s’affiche le dimanche 1er décembre avec une Forêt de carton découpé, plantée sur plus de quatre mètres de long, en 2014

Eva Jospin s’affiche le dimanche 1er décembre avec une Forêt de carton découpé, plantée sur plus de quatre mètres de long, en 2014 (mise à prix 40 000 €, voir Gazette 41 page 32). Elle pourrait être habitée par Le Singe et le léopard peints en 1994 par Willy Aractingi, pour illustrer les ables de La Fontaine (5 000/8 000 €, voir Gazette n° 42 page 79). Une lithographie de 1959 illustrera le graphisme original de Maurits Cornelis Escher : les vers de terre de Flat Worms évoluent au sein d’une architecture impossible démontrant son intérêt pour les théories mathématiques (6 000/8 000 €). Des verreries se joindront au design scan- dinave, mis en lumière par quatre appliques «Band» en laiton verni, conçues par le Suédois Peter Celsing pour Fagerhult (2 000/3 000 €). On retrouvera Eero Saarinen et Arne Jacobsen, mais aussi le Finlandais Tapio Wirkkala, qui signe un petit oiseau stylisé en bronze doré, vers 1975 (1 000/2 000 €). Dans la Gazette 43, du 28 novembre 2024. 
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Eva Jospin s’affiche le dimanche 1er décembre avec une Forêt de carton découpé

Eva Jospin s’affiche le dimanche 1er décembre avec une Forêt de carton découpé

Eva Jospin s’affiche le dimanche 1er décembre avec une Forêt de carton découpé, plantée sur plus de quatre mètres de long, en 2014 (mise à prix 40 000 € - voir Gazette n° 41, page 32). Médium plus traditionnel, une lithographie de 1959 illus- trera le graphisme original de Maurits Cornelis Escher : les vers de terre de Flat Worms évoluent au sein d’une architec- ture impossible démontrant son intérêt pour les théories mathématiques (6 000/8 000 €). Des verreries se joindront au design scandinave, mis en lumière par quatre appliques «Band» en laiton verni, conçues par le Suédois Peter Celsing pour Fagerhult (2 000/3 000 €). On retrouvera Eero Saarinen et Arne Jacobsen, mais aussi le Finlandais Tapio Wirkkala, qui signe un petit oiseau stylisé en bronze doré, vers 1975 (1 000/2 000 €). Dans la Gazette Drouot n°42, du jeudi 21 novembre 2024. 
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La valse des bronzes

La valse des bronzes

Pierrot menait la danse sous le regard surpris d’une poule de César, qui se demandait si elle avait vu un œuf! Il y a des tirages au sort bien sympathiques... La Poule à clefs (h. 21 cm) de César (1921-1998) reproduite page 76 de la Gazette n° 41 avait en effet été gagnée ainsi, dans les années 1990, à l’occa- sion d’un cocktail organisé par la société Radio Navigation. Conser- vée jusqu’à ce jour, elle prenait la clé des champs à 17 780 €, tout en regardant le pas de danse esquissé par ce groupe imaginé par Demetre Chiparus et acclamé par un résultat de 25 400 €. Le Bal costumé ou Fancy Dress est mené par un Pierrot en bronze entraî- nant sa cavalière, aux bras et aux visages en ivoire, un travail carac- téristique du Roumain. À l’époque art déco, après avoir été fasciné par la découverte du tombeau de Toutânkhamon et en pleine égyp- tomania, celui-ci remet au goût du jour la chryséléphantine pour donner vie à une kyrielle de petites statuettes l’installant comme chef de file de la sculpture décorative. Il fera des danseuses son sujet d’affection, s’inspirant tout à la fois du music-hall et des Ballets russes. Il trouvait sans peine matière à explorer dans le Paris de l’entre-deux-guerres... L’heure y était à la fête !
DIMANCHE 24 NOVEMBRE. SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. M. MAURY.
Demetre Chiparus (1886-1947), Fancy Dress ou le Bal costumé, chryséléphantine, socle en ivoire, h. totale 32,2 cm.
Adjugé : 25 400 €

Dans la Gazette 43, jeudi 28 novembre. 
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Collection dominicale de dessins et tableaux provenant de l’artiste Lucien Rollin

Collection dominicale de dessins et tableaux provenant de l’artiste Lucien Rollin

Parmi la collection dominicale de dessins et tableaux provenant de l’artiste Lucien Rollin, et de sa descendance, figure un carnet où Jacques-Émile Ruhlmann a exécuté des dessins préparatoires de meubles, objets, luminaires et sculptures, assortis de portraits et de paysages (4 000/ 5 000 €). Il faudra prévoir environ 4 000 € pour un pastel d’Émile René Ménard montrant des Baigneuses au soleil couchant. Fondue dans le bronze par Bocquel, une Poule à clefs de César changera de propriétaire entre 12 000 et 15 000 € (voir Gazette n° 40, page 76). Chiparus fera entrer un Pierrot et une élégante dans la danse, grâce à une sculp- ture chryséléphantine connue sous le nom de Fancy Dress ou Le Bal Costumé. Cette fonte d’édition ancienne, présentée sur un socle en onyx, est attendue entre 20 000 et 25000€. Dans la Gazette Drouot n°42 du jeudi 21 novembre 2024. 
 
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Odiot, très en forme !

Odiot, très en forme !

Il faudra prévoir entre 1 500 et 2 000 € pour cette grande coupe sur pied en argent signée Odiot, à décor de rinceaux feuillagés et conservant sa doublure intérieure en métal argenté (h. 22, diam. 29 cm, poids 3 128 g), présentée à Saint- Cloud le dimanche 17 (Le Floc’h OVV).
Créée en 1690, la maison a été portée au pinacle sous l’Empire et la Restauration, grâce à Jean- Baptiste-Claude Odiot, orfèvre du berceau
du Roi de Rome. La richesse et la finesse de l’ornementation sculptée de cette pièce de forme témoigne d’un savoir-faire qui a perduré, déclinant les classiques du répertoire ornemental tout en s’adaptant aux changements de mode. (Dans la Gazette 41 du 14 novembre 2024)
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Les dimanches de Saint-Cloud

Les dimanches de Saint-Cloud

À Saint-Cloud chez Le Floc’h le dimanche 10 novembre, le programme était aux vins. Une dégustation d’enchères emmenée par les 3 810 € prononcés à deux reprises sur une bouteille de romanée-conti, l’une de 1980 et la seconde de 1987. Le dimanche suivant (soit le 17), après le contenu, ce sont les contenants qui étaient mis sur la table des enchères. Cette coupe sur pied en argent à bord mouvementé (poids 3 128 g, h. 22, diam. 29 cm), de la maison Odiot, Prévost et Cie, se remplissait non pas d’un divin breuvage mais de 5 334 €. Dans la gazette 42 du 21 novembre.
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César réinvente ses sculptures

César réinvente ses sculptures

Utilisant la technique du bronze soudé, il a créé cette poule, prête à prendre la clé des champs. En incorporant des éléments extérieurs, comme ici des clés soudées au corps de sa poule, César a renouvelé en bronze le processus créatif de ses premiers succès en fer. Il apporte ainsi sa touche personnelle, caractérisée par sa technique d’assemblage, aux qualités statuaires de ce bronze. Cette Poule à clefs appartient à la vaste famille des gallinacées si appréciées par l’artiste, qui a développé un bestiaire comptant près de 300 animaux extraordinaires. Un poisson a porté chance à cet éternel étudiant des Beaux-Arts : après douze ans passés dans l’institution, son geste s’est révélé avec un Esturgeon de plus de 3 mètres de long, façonné avec des rebuts industriels en fer qu’il a soudés, en 1954. L’œuvre remporte le prix des Trois Arts, et l’État en fait l’acquisition l’année suivante, pour le musée national d’Art moderne. Il récidivera en achetant une Chauve- Souris de plus de 2 mètres d’envergure, et un Scorpion tout aussi impres- sionnant. La carrière du sculpteur est lancée. Dans une usine de Villeta- neuse où il a installé son atelier, son imagination a donné naissance à des animaux géants, jusqu’à ce qu’il arrive « au bout du langage de la fer- raille » et passe aux compressions, pour le plaisir d’éprouver la densité de la matière. À la fin des années 1970, il est revenu à ses premiers animaux de fer, retravaillés avec la technique du bronze soudé. La poule a tenu une place de premier choix parmi eux. (Dans la Gazette 41 du 14 novembre 2024)

César Baldaccini (1921-1998), Poule à clefs, bronze à patine brune, signé, cachet du fondeur «Bocquel», numéroté 8/8, 21 x 21 cm. Estimation : 12 000/15 000 €
 
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La maison Odiot mettra les petits plats dans les grands le dimanche 17 avec de sculpturales pièces en argent.

La maison Odiot mettra les petits plats dans les grands le dimanche 17 avec de sculpturales pièces en argent.

La maison Odiot mettra les petits plats dans les grands le dimanche 17 avec de sculpturales pièces en argent. En 1840, Charles Nicolas Odiot a dessiné un légumier couvert à deux anses plates, dont le corps et le couvercle s’ornent de côtes torses. La prise de ce dernier est en forme de brocolis (600/800 €). Des rinceaux feuillagés montent à l’assaut d’une grande coupe sur pied, conser- vant sa coupe intérieure en métal argenté (1 500/2 000 €). Place au verre, soufflé, moulé et patiné pour devenir un vase « charmilles », créé en 1926 par René Lalique (3 000/5 000 €). Baccarat et Saint-Louis ont façonné le cristal en verres, modèles «Lagny» pour le premier, «Tommy» dans sa version colorée et «Bubbles» pour le second. Leurs parties de services changeront de table entre 1500 et 3500€. (Dans la Gazette 41 du 14 novembre 2024)
 
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La collection de dessins et tableaux provenant de l’ar- tiste Lucien Rollin, et de sa descendance présentée le dimanche 24

La collection de dessins et tableaux provenant de l’ar- tiste Lucien Rollin, et de sa descendance présentée le dimanche 24

Parmi la collection de dessins et tableaux provenant de l’ar- tiste Lucien Rollin, et de sa descendance présentée le dimanche 24, figure un carnet où Jacques-Émile Ruhlmann a exécuté des dessins préparatoires de meubles, objets, luminaires et sculptures, assortis de portraits et de paysages (4 000/5 000 €). Il faudra prévoir environ 4 000 € pour un pastel d’Émile René Ménard montrant des Baigneuses au soleil couchant. Fondue dans le bronze par Bocquel, une Poule à clefs de César changera de proprié- taire entre 12 000 et 15 000 €. Chiparus fera entrer un Pierrot et une élégante dans la danse, grâce à une sculpture chryséléphantine connue sous le nom de Fancy Dress ou Le Bal Costumé. Cette fonte d’édition ancienne, présentée sur un socle en onyx, est attendue entre 20 000 et 25 000 €. 
(Dans la Gazette 41 du 14 novembre 2024)
 
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L’appel de la forêt

L’appel de la forêt

La plasticienne est désormais partout. Et le programme est fourni ! Citons, dans l’orangerie du châ- teau de Versailles cet été, sa Chambre de soie, une broderie monumen- tale de 350 m2, puis l’inauguration de l’une de ses œuvres dans le tout nouveau jardin de sculptures de Ruinart à Reims – après une carte blanche l’année dernière pour l’édition limitée de la maison de champagne –, l’expo- sition Selva jusqu'au 24 novembre au musée Fortuny, parallèlement à la 60e Biennale d’art contemporain de Venise... Sans oublier qu’elle a été lauréate du palmarès 2023 des « Femmes de la culture », et pro- mue officière de l’ordre des Arts et des Let- tres la même année. Enfin, la voici qui débarque cet automne sur le marché de l’art avec une forêt monumentale, une com- mande spéciale reçue en 2013 du promoteur immobilier Ogic pour son siège social de Boulogne-Billancourt. À n’en pas douter, ce passage en ventes publiques va faire grand bruit, tant Eva Jospin y est encore rare – trois résultats seulement sont référencés sur le site de la Gazette et quatre sur celui d’Artnet ! Retenons, le 28 juin dernier à Drouot chez Thierry de Maigret, une forêt acquise en 2014 à la galerie Suzanne Tarasieve à Paris. De dimensions plus modestes – 148 x 100 cm –, elle avait tout de même atteint 92 736 €. Jusqu’à quelle hauteur les enchérisseurs iront-ils se perdre cette fois ?


L’éloge de la lenteur
À l’occasion de la visite de son atelier (voir Gazette 2021, n° 41, page 270), elle nous avait confié à quel point elle s’y sentait bien, comme portée par une énergie créatrice. Entourée d’une équipe féminine et aidée de machines au caractère plutôt masculin – entendez par là un ballet de scies sauteuses, fraiseuses, et autres découpeuses –, elle y donne vie à une matière humble, voire banale et surtout oubliée de l’histoire de l’art : le car- ton. L’artiste dit justement aimer « que ce ne soit pas un matériau que l’on respecte. On peut tout arracher, tout recommencer et en même temps se servir d’une contrainte pour inventer ». Disponible à profusion, déjà recy- clé et peu onéreux, il ne se distingue pas parti culièrement. Mais le XXe siècle est passé par là, en cassant les codes et en ouvrant la porte à toutes les formes et tous les éléments. Alors, cette pâte à papier issue du bois – il y a rarement des hasards –, se transforme en pay- sages monumentaux, grottes venues du fond des âges, folies réinterprétées et autant de forêts profondes. Son travail répétitif se tra- duit par une sorte d’éloge de la lenteur, il s’ef- fectue par strates successives, accumulant les couches pour créer la tridimensionnalité. Le carton est taillé, découpé, collé et fait apparaître troncs, branches, feuilles et enfin une forêt dans son intégralité, aussi vraie que possible tant ses bords ondulés forment une texture semblable à l’écorce des arbres, et sa couleur évoque celle du bois. Ensuite, il ne reste plus qu’à « partir » se promener à l’intérieur de la densité de l’œuvre. L’artiste revendique cette invitation au déplacement du regard, « une œuvre ne se résume pas à une face, elle est multiface ». Il n’y a jamais de présence humaine ou animale dans ses créations, une spécificité là encore : c’est le spectateur qui doit venir l’habiter de sa déambulation silencieuse.

Promenons-nous...
Depuis plus d’une décennie déjà, Eva Jospin déploie son univers fabuleux et onirique en autant d’architectures palladiennes – comme le formidable Panorama montré dans la cour Carrée du Louvre en 2016, en écho à l’exposi- tion « Hubert Robert - Un peintre visionnaire » tenue dans le musée –, tout en imaginant aussi des caprices inspirés du XVIIIe siècle, ou encore un majestueux cénotaphe dans le volume dépouillé de l’abbaye de Montmajour à l’été 2020, sans omettre ses obscures forêts... Ce sont justement ces dernières, ciselées avec une immense précision – elle les assemble depuis 2009 et pense ne jamais s’en lasser –, qui l’ont propulsée sur le devant de la scène. On a tous en tête l’installation imaginée pour le gou- lot d’accès du Beaupassage, boulevard Raspail à Paris. De fait, le thème forestier occupe une place centrale dans son œuvre, voire récurrente. Avec lui, et sans chercher à être une artiste environnementale – pour elle, l’art déclenche des débats sans être l’acteur principal du chan- gement –, Eva Jospin interroge notre relation à la nature. Elle s’inspire bien sûr de son histoire, mais aussi de l’idée véhiculée par ces lieux qui sont autant refuges que mystères et sièges de nombreux contes de notre enfance. Elle mêle les forêts mythiques et celles chantées de la lit- térature et nous embarque dans un univers pro- pice à la méditation, en quête de connaissance mais aussi d’« échappée mentale ». Et ainsi donne naissance à un « écosystème » très fra- gile qu’il ne faut surtout pas toucher autrement que par le regard...

Eva Jospin (née en 1975), Forêt, 2014, collage de carton découpé et retravaillé, monté sur un châssis en bois formé de cinq panneaux numérotés, 2,80 x 4,50 m. Mise à prix : 40 000 €

PAR ANNE DORIDOU-HEIM (Dans la Gazette 41 du 14 novembre 2024)
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La maison Odiot mettra le dimanche 17 les petits plats dans les grands

La maison Odiot mettra le dimanche 17 les petits plats dans les grands

La maison Odiot mettra le dimanche 17 les petits plats dans les grands avec de sculpturales pièces en argent. En 1840, Charles Nicolas Odiot a dessiné un légumier couvert à deux anses plates, dont le corps et le couvercle s’ornent de côtes torses. La prise de ce dernier est en forme de brocolis (600/800 €). Des rinceaux feuillagés montent à l’assaut d’une grande coupe sur pied, conservant sa coupe inté- rieure en métal argenté (1 500/2 000 €). Place au verre, soufflé, moulé et patiné pour devenir un vase « charmilles », créé en 1926 par René Lalique (3 000/5 000 €).(Dans la Gazette 39 du 7 novembre 2024)
 
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Parmi les pépites de cette vente dominicale du 10 novembre

Parmi les pépites de cette vente dominicale du 10 novembre

Parmi les pépites de cette vente dominicale du 10 novembre, comptant près de 340 lots, les collectionneurs de spiritueux ne manqueront pas une bouteille de scotch whisky « pure highland malt » distillée par Macallan-Glen- livet, et mise en bouteille par Gordon & Macphail, à Elgin, en 1937 (4 000/5 000 €). Les amateurs de grands crus seront également bien servis, et leur cœur balancera entre Bourgogne et Bordelais. Une bouteille de romanée-conti, produite en 1987 (3 000/5 000 €), se mesurera en effet à un petrus du millésime 2003 (1 500/2 000 €). Un magnum « Dom Pérignon », Moët & Chandon de 1995, sera le roi des champagnes (350/400 €). (Dans la Gazette 39 du 7 novembre 2024)
 
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En Afrique avec Iacovleff

En Afrique avec Iacovleff

En Afrique avec Iacovleff
De son périple africain en tant que peintre officiel de la célèbre « Croisière noire », Alexandre Iacovleff (1887-1938) a rapporté quantité de dessins. Certains d’entre eux se retrouvent dans Dessins et peintures d’Afrique exécutés au cours de l’expédition Citroën Centre Afrique, un album in-folio publié à son retour en 1927 sous la direction de Lucien Vogel, et riche de 49 planches en feuilles sous chemise éditeur. Un exemplaire de cette édition originale, portant le numéro 201 (sur 1 020 numérotés), prenait la route à 5 715 € le jeudi 31 octobre à Saint-Cloud (Le Floc’h. M. Asvisio). (Dans la Gazette 39 du 7 novembre 2024)
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LA PORCELAINE CHINOISE EN ROSE ET OR

LA PORCELAINE CHINOISE EN ROSE ET OR

Parfaitement référencé, un vase datant du règne du mirifique empereur Qianlong soufflait une fois encore sur les braises de l’envie. Il était attendu ! Ce vase a prouvé que les porcelaines produites sous Qianlong et portant sa marque étaient toujours aussi recherchées. De fait, l’objet, en porcelaine émaillée polychrome et or de la famille rose, a décuplé son estimation pour terminer à 1 524 000 €. Plusieurs facteurs participent à ce résultat. En premier lieu, il date de la fin du règne de Qianlong et affiche au revers, en rouge de fer, la marque du souverain à six caractères en zhuanshu. Sa forme dite « suantouping » («gousse d’ail»), ensuite, était réservée aux pièces de qualité. Quant à son décor de douze musiciennes jouant de divers instruments sur une terrasse au bord d’un lac, il fait montre d’un grand raffinement. Les fleurs de lotus épanouies de son col, dans des rinceaux surmontés de chauves- souris, et les deux dragons formant anses témoignent également d’une origine précieuse. Enfin, ce vase est resté depuis le XIXe siècle dans la descendance du général Élie Jean de Vassoigne (1811- 1891), militaire émérite ayant pris part à l’expédition de Chine en 1859 et s’étant distingué lors de l’attaque des forts du Peï-Ho, ce qui lui valut son grade. Ceci plus cela, et le million était largement dépassé !
La Chine n’était pas la seule dans les vitrines, d’autres contrées ayant été conviées, notamment la Turquie ottomane. Un rare carreau de bordure, à décor peint en bleu de cobalt et blanc sur fond turquoise de rinceaux ondulants, de fleurs et de palmes (23,8 x 6 cm), semblable à ceux ornant le pourtour des panneaux de la façade du pavillon de la Circoncision (Sünnet Odasi) à Topkapi – un kiosque d’été dans la quatrième cour du palais se distinguait à 15 875 €. Il a été fabriqué à Constantinople vers 1527-1528, soit sous le règne de Soliman le Magnifique (1520- 1566). Grâce aux livres de comptes conservés parmi les nombreuses archives de ce pouvoir très centralisé, les carreaux commandités par le sultan et les productions de la manufacture impériale pour rénover des parties du palais de Topkapi sont connus. On sait aussi que, vers 1550, ces ateliers ne purent survivre face à la concurrence de ceux d’Iznik, où la production de carreaux ottomans fut alors entièrement transférée.

Chine, fin de l’époque Qianlong (1736-1795), vase de forme balustre « suantouping » en porcelaine émaillée polychrome et or de la famille rose, h. 43,5 cm.
Adjugé:1524000€. 

JEUDI 31 OCTOBRE. SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. MME SOUSTIEL, CABINET PORTIER ET ASSOCIÉS.

(Dans la Gazette 39 du 7 novembre 2024)
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À la marque de Qianlong

À la marque de Qianlong

Rendez-vous à Saint-Cloud le jeudi 31 octobre (Le Floc’h OVV. Cabinet Portier et Associés), pour enchérir sur ce vase décoré de douze musiciennes jouant de divers instruments,
au bord d’un lac environné de montagnes (h. 43,5 cm). Les émaux de la famille rose conviennent parfaitement à ce sujet charmant. Cette couleur est obtenue grâce au pourpre minéral, un précipité réalisé à partir de sel d’or, dont la formule a été inventée en 1650 par le chimiste hollandais Andreas Cassius. Reprise par la Chine sous le règne de Yongzhen (1723-1736) la technique a été développée sous celui de Qianlong (1736-1796), dont la marque en rouge de fer à six caractères en zhuanshu figure ici. Entre 150 000 et 200 000 € seront requis pour ce vase en forme de gousse d’ail, dit « suantouping ». (Dans la Gazette 38 du 24 octobre 2024)
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Natalis Rondot, fondateur du musée d’Art et d’Industrie de Lyon

Natalis Rondot, fondateur du musée d’Art et d’Industrie de Lyon

Le périple se poursuivra à 14 h, avec des ouvrages ayant appartenu à Natalis Rondot, fondateur du musée d’Art et d’Industrie de Lyon – futur musée historique des Tissus –, inauguré en 1864. Moyennant 1 000 à 2 000 €, les biblio- philes remarqueront ainsi le Voyage au Levant de Cornelis de Bruyn, publié en 5 volumes en 1725, mais aussi un album montrant 18 arhats. Peints à l’or ou à l’argent, iden- tifiés en idéogrammes chinois, ces personnages ayant atteint le nirvana sont protégés par des plats couverts de soie à motif de dragons. L’érudit possédait également le premier tome de l’architecture de Philibert de l’Orme, une édition originale illustrée de 1567 (1 500/2 000 €). Trois sonates de Mozart, publiées en 1784 et accompagnées d’autres partitions (500/800 €), côtoieront des sonnets de Shakespeare illustrés par Zao Wou-ki, en 1994 (1 500/ 2 000 €).(Dans la Gazette 38 du 24 octobre 2024)
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La belle surprise de ce programme asiatique

La belle surprise de ce programme asiatique

La belle surprise de ce programme asiatique pourrait être un vase balustre chinois du XVIIIe siècle en forme de gousse d’ail, dit «suantouping», attendu entre 150 000 et 200 000 €. Fabriqué en porcelaine émaillée polychrome et or de la famille rose, il présente un décor de musiciennes sur une terrasse, jouant des instruments divers. Il porte la marque en rouge de fer à six caractères en zhuanshu de Qianlong. Place au Japon avec un homme accompagné de trois enfants, formant un okimono sculpté dans l’ivoire à l’époque Meiji (500/600 €), et à la Birmanie avec un bouddha en bois laqué or, figuré en pied au début du XXe siècle (300/400 €). Un carreau de revêtement est à rapprocher de ceux du palais de Topkapi. Orné de rinceaux, palmes, rosaces et lotus en bleu cobalt et blanc sur fond turquoise, il a été fabriqué par la manufacture d’Istanbul vers 1527-1528, sous le règne de Soliman le Magnifique (2 000/3 000 €). (Dans la Gazette 38 du 24 octobre 2024)
 
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EN TOUTE LIBERTÉ

EN TOUTE LIBERTÉ

Une liane qui n’arrête plus de grimper et des œuvres d’artistes vietnamiens toujours dans le vent... Ce dimanche automnal était très porteur. Il était évidemment le lot le plus attendu de l’après-midi. Cependant, personne ne pouvait s’attendre à ce qu’il grimpe aussi haut ! Ce lampadaire Liane, une œuvre de Jean Royère nimbée de sa laque bleue d’origine (voir Gazette n° 35, page 48), s’envolait à 1 651 000 €, emporté par un collectionneur américain, Anthony Ingrao. Il s’agit du résultat le plus élevé prononcé sur un luminaire du créateur, dépassant celui de 1 570 000 € reçu chez Christie’s à Paris, le 30 juin 2020, pour une applique à six lumières de la même série «Liane» (source : Artnet). Dans les années 1950, le designer pousse plus loin encore sa recherche de naturalisme et de modernisme, en choisissant des matériaux nouveaux – le tube de métal qu’il déforme et fait onduler selon sa volonté – et des couleurs inattendues – ici, un bleu vif. La fonction de base, l’éclairage, est presque oubliée derrière la liberté et l’inventivité formelle. Du même, une suite de trois tables gigognes en fer doré patiné (40 x 50,3 x 29,7 cm) paraissait presque sage, à 121 920 € tout de même, et un meuble à hauteur d’appui, en placage de sycomore simplement décoré de clous dorés en forme de demi-soleil. (90 x 225 x 45 cm), retenait 27 940 €.

Jean Royère (1902-1981), lampadaire Liane à six bras de lumière en métal laqué bleu d’origine, cache-ampoule d’origine de forme cylindrique, vers 1959, h. 181 cm.Adjugé:1651000€

Autre univers, même succès.
Surfant sur l’actualité de l’École des beaux-arts d’Hanoï, deux œuvresd’artistes vietnamiens étaient aux cimaises. Cette Femme et enfant de Lê Thi Luu, réalisée à l’encre et gouache sur soie marouflée sur carton, obtenait 323 850 €. Elle traduit le style intimiste développé par celle qui fut la première jeune fille à intégrer l’école, à tout juste 15 ans, et qui choisit comme ses amis Lé Phô, Vu Cao Dam et Mai-Thu de s’installer en France. Du dernier des trois, une Jeune femme préparant un bouquet de fleurs de pêcher (30 x 13 cm) était reçue en toute sérénité à 74 930 €.

Lê Thi Luu (1911-1988), Femme et enfant, 1949, encre et gouache sur soie marouflée sur carton, 45x32cm. Adjugé : 323 850 €

C’est enfin une tapisserie de la manufacture des Gobelins, reprenant un thème issu des Métamorphoses (voir Gazette n° 35, page 55), qui obtenait 38 100 € et était préemptée par le Mobilier national. Cette acquisition tendrait à confirmer que le panneau, montrant Renaud et Armide (247 x 473 cm), est l’une des sept pièces du seul exemplaire de cette tenture tissée pour Louis XV.
DIMANCHE 13 OCTOBRE, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV.
CABINET MAURY. (Dans la Gazette 37 du 17 octobre 2024)
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Une lampe de Jean Royère décuple son estimation aux enchères à Saint-Cloud

Une lampe de Jean Royère décuple son estimation aux enchères à Saint-Cloud

Une lampe de Jean Royère décuple son estimation aux enchères à Saint-Cloud. 
Le 13 octobre dernier, la maison Le Floc’h a adjugé 1 651 000 euros (frais inclus) une lampe de Jean Royère (1902-1981) initialement estimée entre 100 000 et 120 000 euros. Ce lampadaire “Liane” à six bras de lumières, en métal laqué bleu, avait été exposé au Salon des décorateurs de 1959. Cette œuvre témoigne de l’univers organique et innovant de Jean Royère, dont la renommée s’est affirmée à partir des années 1930, avec de prestigieux projets d’aménagement parisiens, notamment pour le Fouquet’s et les appartements privés du commandant du paquebot France. (© Magazine des enchères, 16 octobre 2024)
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Lê Thi Luu, une pionnière de l’art moderne vietnamien dévoilée aux enchères à Saint-Cloud

Lê Thi Luu, une pionnière de l’art moderne vietnamien dévoilée aux enchères à Saint-Cloud

Le 13 octobre à Saint-Cloud, la maison Le Floc’h proposera aux enchères une scène de maternité de Lê Thi Luu, la première femme artiste vietnamienne à rejoindre l’École d’Hanoï dans les années 1920. Cette encre et gouache sur soie, intitulée Femme et enfant et datée de 1949, est estimée entre 40 000 et 60 000 euros. 
 
Première femme admise à l’École des Beaux-Arts d’Indochine à Hanoï, Lê Thi Luu (1911-1988) s’est imposée dans un milieu majoritairement masculin et a marqué l’art vietnamien du XXe siècle par ses représentations intimes de la femme et de la famille. Ses œuvres empreintes de douceur, trouvent aujourd’hui un nouvel écho sur le marché de l’art. L’une de ses œuvres, Femme et enfant, sera proposée à la vente par la maison Le Floc’h le 13 octobre à Saint-Cloud. 
 
De Hanoï à Paris, un parcours artistique unique 
Née en 1911, Lê Thi Luu rejoint à seulement 15 ans l’École d’Hanoï, où elle est formée sous l’égide des peintres français Victor Tardieu et Joseph Inguimberty. Elle achève brillamment son cursus en 1932, se distinguant comme major de sa promotion. Sa carrière débute véritablement à l’occasion de l’Exposition coloniale de Paris de 1931, aux côtés d’autres figures majeures de l’École d’Hanoï comme Lê Phổ, Mai-Thu et Vu Cao Dam. Après avoir enseigné le dessin quelques années au Vietnam, elle s’installe définitivement en France en 1937 suite à l’Exposition Universelle de Paris. Dans le sud de la France, où elle a résidé de nombreuses années, elle produit des peintures qu’elle vend dans son entourage.  « Comme Mai-Thu ou Lê Phổ, Lê Thi Luu n’avait pas de galerie attitrée », précise Aurélie Vassaux, commissaire-priseur au sein de la maison Le Floc’h, soulignant le rôle de ses relations familiales dans la diffusion de son travail. Avec le temps, c’est son fils Duc, architecte, qui s’est occupé de la gestion de ce patrimoine artistique. 
Son parcours est remarquable. À une époque où le patriarcat confucéen limitait les droits des femmes, Lê Thi Luu est parvenue à se faire une place dans le monde de l’art, défiant les conventions sociales d’alors. Ses œuvres sur soie témoignent d’une maîtrise technique mêlant à l’héritage vietnamien un langage emprunté à l’art moderne européen. Femme et enfant incarne parfaitement cette approche stylistique. Exécutée à l’encre et à la gouache sur soie, elle illustre la sensibilité avec laquelle Lê Thi Luu parvient à traduire le rapport intime d’une mère avec son enfant, thème récurrent de son œuvre. Les scènes de maternité figurent parmi les plus recherchées de ses compositions. A la fin des années 40, période de réalisation de cette œuvre, Lê Thi Luu n’a pas encore affirmé pleinement son style. « Sa touche très étirée et ses visages rappelant ceux de Lê Phổ sont un rare témoignage de ses premières œuvres qui se différencient de ses portraits des années 70 aux visages plus occidentaux. »

Un engouement croissant sur le marché de l’art 
Bien que sa production ait été relativement prolifique, avec près de 300 tableaux recensés, les œuvres de Lê Thi Luu apparaissent assez rarement en vente publique. Un grand nombre de ses œuvres ont été léguées par la famille à des musées vietnamiens, comme le musée des Beaux-Arts de Hô-Chi-Minh-Ville, à la suite de son décès en 1988. D’autres sont conservées dans des collections privées en Asie et en Europe, ou n’ont pas résisté au temps du fait de leur médium fragile, la soie. 
Les œuvres de Lê Thi Luu se vendent majoritairement en France, où elles apparaissent ponctuellement dans des ventes. C’est une artiste qui rencontre un regain de popularité ces dernières années. En 2022, une rétrospective de ses œuvres a eu lieu au musée des Beaux-Arts de Hô Chi Minh-Ville, marquant une première étape dans la reconnaissance de l’artiste au Vietnam, encore très peu connue dans son pays d’origine. Ce regain d’intérêt a eu un impact direct sur les ventes de ses œuvres sur le marché des enchères.  En juin 2022, La cueillette du thé, une aquarelle sur soie acquise en 1971 et estimée entre 250 000 et 300 000 euros, a été adjugée 437 440 euros (frais inclus). Plus récemment, en mai dernier, Enfants jouant au sable, une aquarelle réalisée en 1947, a été adjugée 331 250 euros, pulvérisant ainsi son estimation initiale de 40 000 à 60 000 euros. Femme et enfant, la gouache sur soie proposée par la maison Le Floc’h le 13 octobre prochain, présente une estimation identique. « C’est une œuvre que Guillaume Le Floc’h avait déjà vu il y a dix ans lors d’une succession, détaille Aurélie Vassaux. L’estimation donnée au tableau pour cette vente date donc de cette période et il est probable que l’adjudication finale soit plus élevée au regard de l’engouement des dernières années pour les artistes de l’École d’Hanoï ». (© Magazine des enchères, 4 octobre 2024)
 
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À table avec Fabergé

À table avec Fabergé

Provenant d’une collection axée sur l’orfèvrerie et les objets de vitrine, ce porte- menu de table en argent, vermeil et émail guilloché bleu (4 x 9,5 cm, poids brut 76 g) est un travail réalisé par Anders Nevalainen (1858-1933) pour Carl Fabergé dans les années 1899-1908. Le joaillier d’origine finlandaise collaborait très fréquemment avec la succursale pétersbourgeoise de la maison la plus réputée de Russie. Cinq porte-menus circulaires de même style étaient joints à cet objet. Ensemble, ils retenaient 3 175 € le jeudi 26 septembre à Saint-Cloud sous le marteau de Le Floc’h (Mme Nikolovea-Tendil). (Dans la Gazette 35 du 3 octobre 2024)
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Pierre-Joseph Redouté ouvre cette vente avec des dessins de fleurs

Pierre-Joseph Redouté ouvre cette vente avec des dessins de fleurs

Pierre-Joseph Redouté ouvre cette vente avec des dessins de fleurs préparatoires à ses gravures (1 000/1 500 €). L’au- tomne s’annonce près de la Porte Saint-Denis, sous le pinceau d’Édouard Cortès peignant les grands boulevards (8 000/12 000 €). Charles Spindler a utilisé la marqueterie de bois pour représenter La Tour des Sorcières et le village de Châtenois en Alsace, en 1950 (800/1 200 €). Embarque- ment pour le Vietnam avec les œuvres sur soie de Lê Thi Luu et Trung Thu Mai (entre 30 000 et 60 000 €). Les siècles défileront côté ameublement, du panneau de la tenture des Métamorphoses représentant Renaud et Armide, tissé vers 1704-1730 par la manufacture des Gobe- lins, d’après un tableau de Louis de Boulogne présenté au Salon de 1704 (30 000/50 000 €), jusqu’aux trois lots dus à Jean Royère, emmenés par un lampadaire « liane » (100 000/120 000 €). (Dans la Gazette 35 du 3 octobre 2024)
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JEAN ROYÈRE, LE SENS DES FORMES

JEAN ROYÈRE, LE SENS DES FORMES

Le travail du décorateur sera illustré par plusieurs meubles, dont ce lampadaire Liane imaginé en 1959. Conservant encore sa facture de 1961, ce luminaire a été fabriqué par Jean Royère deux ans après la présentation de son modèle au Salon des artistes décorateurs. Vingt ans plus tôt, en 1939, se dessinait déjà l’une des lignes directrices de son travail : une inspiration naturaliste propice à la stylisation. Lampadaire Champignon ou Mille-pattes, chaise Trèfle, fauteuils Éléphanteau ou Œuf, table basse Flaque, ou encore canapé Boule rapidement surnommé «Banane», mais plus connu sous le nom d’«Ours polaire»... Pour chacune de ses créations, Royère prend des libertés avec les formes, qu’il aime libres et sinueuses à l’image de ce lampadaire Liane prenant possession de l’espace. Il représente une déclinaison de ses plantes grimpantes imaginées dans la première moitié des années 1950 à partir d’un matériau moderne, les tubes métalliques, courbés pour façonner des luminaires empreints de fantaisie, et dont on oublierait presque la fonction. Choisi dès l’origine pour le modèle présenté, un bleu vif renforce l’originalité de cette pièce sculpturale. Affranchi des conventions, le style unique de Royère lui a valu de prestigieuses commandes, privées et publiques, et un succès international. Également acquises en 1961, une suite de trois tables gigognes en fer doré patiné, à plateaux en verre blanc transparent, garnis de bordures à fond de miroir, semblent bien plus classiques (30 000/40 000 €), au même titre qu’un meuble à hauteur d’appui plaqué de sycomore (15 000/20 000 €). Ce dernier recèle cependant une surprise : un tiroir coulissant forme un petit secrétaire, et une porte pivotante révèle un bar. Formant des demi-soleils autour de ses serrures, une ornementation de clous dorés donne sa personnalité à ce meuble aux lignes sobres. Tout est dans le détail ! 

DIMANCHE 13 OCTOBRE, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV.
CABINET MAURY. 

Jean Royère (1902-1981), lampadaire « liane » à six bras de lumière, en métal laqué bleu d’origine, cache-ampoule d’origine de forme cylindrique, vers 1959, h. 181 cm.
Estimation : 100 000/120 000 € (Dans la Gazette 35 du 3 octobre 2024)
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LES MÉTAMORPHOSES VUES PAR LES GOBELINS

LES MÉTAMORPHOSES VUES PAR LES GOBELINS

Cette tapisserie de Renaud et Armide pourrait être l’unique exemplaire tissé pour Louis XV. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la tenture des «Métamorphoses» a été tissée de nombreuses fois par la manufacture des Gobelins, pour satisfaire des commandes royales, de membres de la cour, et d’autres clients fortunés. Grâce aux archives répertoriant et référençant précisément les tissages officiels, il est permis de penser que cette tapisserie de Renaud et Armide pourrait être l’une des sept pièces du seul exemplaire de cette tenture réalisée pour le roi au
XVIIIe siècle. Les documents nous apprennent qu’elle a été fabriquée dans l’atelier de Jean Souet, entre 1717 et 1720. Si ce panneau a perdu ses bordures, il est possible d’extrapoler sa taille initiale en lui ajoutant la largeur connue des cartons de bordure utilisés pour la tenture royale. À quelques centimètres près, les dimensions de notre tapisserie coïncident dès lors avec celles du panneau exécuté pour Louis XV. Autre indice, les archives stipulent qu’elle a été fabriquée sur un métier de basse lice, ce qui a pour conséquence d’inverser le motif du carton ainsi reproduit. Effectivement, le sujet de la pièce mise aux enchères se présente en miroir par rapport au tableau de Louis de Boullogne, daté de 1704, qui a vraisemblablement servi de modèle au carton, cité en 1705. Le tissage étant plus long que la toile d’origine, il a été nécessaire d’adapter le sujet : d’un côté en lui ajoutant un groupe d’arbres avec deux paons, de l’autre en complétant la représentation de la fontaine. En 1760, Madame de Pompadour a fait l’acquisition de la tenture, vraisemblablement pour son château de Ménars. À la mort de la favorite, la demeure est revenue à son frère, le marquis de Marigny. Seules quatre tapisseries s’y trouvaient encore, au décès de ce dernier. La Révolution a fini de disperser l’héritage royal.
DIMANCHE 13 OCTOBRE, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV.  (Dans la Gazette 35 du 3 octobre 2024)
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Le fonds d’atelier de Béla Birkàs aux enchères à Saint-Cloud

Le fonds d’atelier de Béla Birkàs aux enchères à Saint-Cloud

Le fonds d’atelier du peintre hongrois Béla Birkàs sera dispersé aux enchères par la maison Le Floc’h le 26 septembre à Saint-Cloud. L’occasion de découvrir l’évolution artistique de ce peintre dont l’œuvre, à mi-chemin entre la figuration et l’abstraction, a traversé les frontières, de la Hongrie aux Etats-Unis en passant par la France.
 
« Nous sommes fiers de rendre hommage à Béla Birkàs. C’est une chance inédite pour les collectionneurs et amateurs d’art d’acquérir des œuvres marquantes de sa carrière », se réjouissent les commissaires-priseurs de la maison Le Floc’h qui, sollicités par la veuve de l’artiste, s’apprêtent à dévoiler aux enchères près d’une centaine d’œuvres inédites issues de son fonds d’atelier. « La vente sera l’occasion de mettre en lumière l’évolution artistique de ce peintre hongrois qui a su marier figuration et abstraction. » © Diane Zorzi, le magazine des enchères, Interenchères. 
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Rayons de métal

Rayons de métal

Jeudi 19 septembre chez Le Floc’h à Saint-Cloud, ce panneau lumineux en tôle laquée blanc métal, accompagné d’un éclairage à Led, (h. 120, l. 90 cm) faisait son effet à 2 032 €. Présenté comme étant dans le goût de Charles Kalpakian (né en 1982), il correspond en tout point au travail de ce designer né à Beyrouth – qui a créé son propre atelier en 2011 –, mêlant influences orientales et européennes. On peut voir dans ce panneau un motif inspiré des traditions et éclairé par la technologie moderne.(Dans la Gazette 34 du 26 septembre 2024)
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Une collection de petite horlogerie

Une collection de petite horlogerie

Une collection de petite horlogerie ouvre l’après-midi. Les collectionneurs seront à l’heure pour enchérir sur une clas- sique montre de gousset en or jaune, au revers guilloché de rinceaux, signée par Perrel-Beauchamps à Angoulême, au XIXe siècle (400/600 €), ou une originale montre bouton- nière art déco en or jaune par Movado, dont le cadran carré est entouré d’un guillochage en pointes de diamants émaillé bleu (500/700 €). Objets de vitrine et d’orfèvrerie seront également de la partie. Un porte-menu en argent, vermeil et émail guilloché bleu, poinçonné par Carl Fabergé et Anders Nevalainen, sera vendu avec cinq autres modèles, circulaires cette fois et centrés d’un décor fleuri (2 500/ 3 500 €). Fabriqué en Russie vers 1908-1917, un étonnant sac portefeuille en argent présente une frise d’éléphants et éléphanteaux, ciselée sur sa façade rectangulaire (400/ 600 €).(Dans la Gazette 33 du 19 septembre 2024) 
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ATELIER D'ARTISTE BELA BIRKAS

ATELIER D'ARTISTE BELA BIRKAS

L’atelier de Béla Birkas sera dispersé en 69 lots à partir de 9 h 30. Né en Hongrie, l’artiste a suivi les cours de l ’École des beaux-arts de Budapest, et s’est installé aux États-Unis en 1956. Figuratives jusqu’à la fin de la décennie, ses œuvres deviennent abstraites après son installation à Paris, en 1962, comme en témoigne sa Grande Bataille expres- sionniste (1 000/2 000 €). Ses formes deviennent ensuite plus géométriques et entament une danse irréelle sur la toile aux couleurs vives, à l’image de ses Flying Omnies (800/1 000 €). Elles évolueront pour raconter leur histoire, comme dans le tableau Guernica du Vietnam, peint en 1972-1973 (2 000/3 000 €). (Dans la Gazette 33 du 19 septembre 2024)
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Lumière sur les notaires

Lumière sur les notaires

Lumière sur les notaires, notamment avec une collection de jetons de différentes régions, comme un modèle de 1748 en argent, mentionnant les conseillers du roi et notaires d’Auxerre sur une face, et montrant Louis XV sur l’autre (dans un lot de dix, entre 200 et 300 €). Environ 1 300 € seront requis pour quatre pièces suisses de 20 francs or «Croix Suisse», type «Vreneli», de 1947. Assis sur un piano Bonnel, tous les instruments de musique dans les bras, Pierrot vantera la maison centenaire Bossard-Bonnel sur une affiche de 1925, d’après Betto Lotti (200/300 €). Les collectionneurs de Lalique retiendront un vase boule créé en 1920 et orné de plumes (400/600 €). Le Retour des sardiniers au soleil couchant sera évoqué au pastel par Mathurin Janssaud (400/600 €). Une commode Régence en noyer changera d’intérieur auour de 1 000 €. (Dans la Gazette 27 du 4 juillet 2024)
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Un parfum pour le Sphinx

Un parfum pour le Sphinx

Fidèle jusqu’au bout, le bichon de Christian Dior s’était retrouvé moulé dans un verre incolore et nommé « J’appartiens à Miss Dior ». Le flacon, faisant le beau page 66 de la Gazette n° 23, recevait 8 382 €, lundi 10 juin à Saint-Cloud, lors des « Estivales du parfum » tenues par Le Floc’h (M. Martin-Hattemberg). Il était cependant dépassé d’une courte tête – ou d’un nez – par un rare flacon relevant de l’égyptomanie, dessiné et réalisé par Julien Viard pour Sphinx d’or, senteur créée en 1920 par la maison Ramsès. D’un beau bleu Osiris, ce contenant (7,5 x 10,5 x 5,5 cm), figurant un sarcophage surmonté d’un sphinx protégeant son bouchon, exhalait 9 525 €. (Dans la Gazette 25 du 20 juin 2024)
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Le tabac d’hier

Le tabac d’hier

Dimanche 9 juin à Saint-Cloud, Le Floc’h (cabinet Turquin) présentait une petite toile de David II Teniers , dit le Jeune (1610-1690), titrée Tabagie (30 x 42 cm). Ce type de sujet appartient aux petites scènes du quotidien que le peintre – particulièrement prolifique et doué – se plaisait à illustrer, dans la grande tradition flamande : parties de cartes, scènes de taverne, le tout dans une composition en clair-obscur, habillée de tons bruns. Celle-ci, tendrement ironique comme souvent, était emportée à 38 735 €. (Dans la Gazette 24 du 13 juin 2024)
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Dior a du chien !

Dior a du chien !

Christian Dior aimait tellement son bichon maltais qu’il est devenu la mascotte de sa maison de couture. En 1952, Bobby devient ainsi l’égérie de son parfum emblématique, Miss Dior. Ce flacon en verre massif dépoli et satiné, rehaussé d’émail noir pour les yeux, le museau et les griffes, le montre faisant le beau sur un coussin émaillé jaune et blanc (h. 18 cm).
« J’appartiens à Miss Dior », semble dire le chien. Scellé avec son parfum d’origine, appartenant à une édition limitée dont il porte le numéro 233, ce flacon présente une vignette comportant le fac-similé de la signature du couturier, « Tian Dior ». Entre 7 000 et 7 200 € seront requis pour l’adopter, le lundi 10, en salle 16, à Drouot chez Le Floc’h OVV (M. Martin-Hattemberg).(Dans la Gazette 23 du 6 juin 2024)
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Un sujet prisé

Un sujet prisé

Proposée entre 10 000 et 15 000 € à Saint-Cloud, le dimanche 9 (Le Floc’h OVV. Cabinet Turquin), cette scène de Tabagie (30 x 42 cm) signée par David II Teniers (1610-1690) illustre un sujet traité à maintes reprises par le peintre anversois, et dont plusieurs musées conservent des déclinaisons. Célèbre pour ses petits formats, il décrit la vie populaire de son temps là où elle est la plus pittoresque : dans les tavernes. Attablés autour d’un tonneau, sous le portrait dessiné d’un homme aux traits caricaturaux, cruche en main pour se servir de la bière, ses personnages fument leur pipe, sous le regard réprobateur d’une femme passant la tête par la fenêtre ouverte. Avec Teniers, le sourire n’est jamais loin ! (Dans la Gazette 22 du 30 mai 2024)
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À l’encre noire

À l’encre noire

Datant du début du XIXe siècle, cet encrier rectangulaire à pans concaves (7 x 23 x 9 cm) est en bronze ciselé. Il comprend deux godets et quatre trous pour recevoir les plumes.
Ce travail, sans doute français, écrivait une nouvelle page de son histoire en étant enlevé à 3 175 €, chez Le Floc’h le jeudi 23 mai, dans le cadre des réguliers « Jeudis de Saint-Cloud ». Lors du même après-midi dédié aux objets d’art et de la table, une importante ménagère en argent (poids total 8,246 kg) de la maison Tétard était déposée à 6 096 €. (Dans la Gazette 22 du 30 mai 2024)
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Journées Marteau !

Journées Marteau !

Journées Marteau !
Expertises et estimations sans rendez-vous :
- à Saint-Cloud - 3 boulevard de la république : mardi 28 mai, jeudi 30 mai, vendredi 31 mai de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h
- à Paris - 30 avenue Théophile Gautier : mardi 28 mai de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h
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Pur esprit dada

Pur esprit dada

Une machine mécanomorphique
de Francis Picabia se mettait en marche. Légèrement insolée mais bardée d’étiquettes d’exposi- tions en France et en Espagne, cette feuille de Francis Picabia retenait 33 020 €. L’artiste l’a exécutée vers 1916- 1917, soit en pleine Première Guerre mondiale. À cette époque, en compagnie de son épouse Gabrielle Buffet, musicienne d’avant-garde, il voyage et séjourne à New York. La mécanisation du monde lui inspire alors un cer- tain nombre de «portraits-objets». Dans un article du New York Tribune d’octobre 1915, il dit : « La machine est devenue plus qu’un simple instrument de la vie humaine. Elle est réellement une part de la vie humaine. Je me suis approprié la mécanique du monde moderne et je l’ai inté- grée dans mon atelier ». L’utilisation du vocabulaire sym- bolique des machines le mène à une période dite « méca- nomorphique », dans laquelle les choses sont soustraites de leur contexte habituel pour devenir des objets purs, souvent érotisés. C’est à ce registre que se rattache cette œuvre «fabriquée» alors qu’il est prêt à rallier véritable- ment le mouvement dada, dont l’esprit l’habite depuis 1913. C’est d’ailleurs lui qui va aider à l’installer à Paris.

Francis Picabia (1879-1953), Machine, vers 1916-1917, encre et aquarelle sur papier, 27,5 x 39 cm (à vue). Adjugé : 33 020 €

DIMANCHE 28 AVRIL, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. CABINET PERAZZONE-BRUN.

(Dans la Gazette 19 du 9 mai 2024)
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Ulysses géant !

Ulysses géant !

Le bleu de leur couverture brochée était tellement difficile à obtenir que seuls deux exemplaires de l’édition originale du monument de la littérature qu’est Ulysses furent publiés le 2 février 1922, jour de l’anniversaire de son auteur, James Joyce (1882-1941). Les autres s’échelonnèrent au cours des mois suivants, notamment les 150 imprimés sur vergé d’Arches, d’une taille supérieure aux autres papiers (26,2 x 20,1 cm contre 23,7 x 18,5 cm). C’est à ce tirage qu’appartient l’ouvrage présenté chez Le Floc’h à Saint-Cloud (M. Asvisio), le jeudi 18 avril. Ayant conservé son premier plat de couverture, cette édition était portée à 16 510 €. (Dans la Gazette 17 du 24 avril 2024)
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Les Martel prennent leur envol

Les Martel prennent leur envol

Frères jumeaux, Jean et Joël Martel (1896-1966) ont laissé des sculptures, des fontaines et des monuments d’inspiration art déco ou cubiste, et ont placé leurs œuvres dans les aménagements intérieurs des demeures qui leur ont été confiées. Édition SAS Paris – maison spécialisée dans la sculpture en bois exotique en taille directe, ce Moineau, daté 1930 (h. 11,5 cm), pourrait être imaginé posé sur l’un de leurs arbres en ciment armé, présentés à l’Exposition internationale de 1925. Il prendra son envol à 3 000/5 000 € dimanche 28 avril, à Saint-Cloud, dans la vente de la maison Le Floc’h. (Dans la Gazette 16 du 18 avril 2024)
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BESTIAIRE CHINOIS

BESTIAIRE CHINOIS

Naturalistes ou fantastiques, les animaux chinois jouent la carte du charme sur des vases de porcelaine. L’Asie ouvrira les enchères dès le matin du jeudi 18 avril, avec un thème fréquemment sculpté dans le jade et représenté sur les tabatières, mais bien plus rare sur les vases de l’époque Kangxi : des loirs grimpant à l’assaut des vignes pour goûter à leurs fruits. Couvrant entièrement la panse de la potiche reproduite, rehaussée d’émaux à cinq couleurs («wucai»), ce décor n’est pas seulement séduisant, mais également symbolique. La longévité et l’abondante descendance illustrées par le petit animal sont renforcées par l’évocation de la fertilité masculine, associée aux grappes de raisins et à leurs multiples graines. D’autres animaux sont en vedette sur un vase balustre du début du XVIIIe siècle : un lion et son petit – l’un au pelage frisé, l’autre lisse –, un qilin et un daim. Ils sont respectivement associés à la puissance masculine et à la force de l’empereur, à l’immortalité et à la prospérité. D’un pinceau virtuose, un artiste a peint leurs silhouettes élégantes en détaillant chacun de leurs poils, tandis qu’un autre fait la preuve de l’excellence atteinte pour la cuisson du rouge de cuivre. Apparu sous le règne du premier souverain Ming, le procédé n’a été maîtrisé qu’au XVIIIe siècle. Appliqué sur le biscuit ayant connu une première cuisson, recevant ensuite la couverte, le décor de cuivre, fixé par une seconde cuisson de la pièce, doit recevoir une chaleur homogène pour conserver un rouge lumineux et ne pas virer au brun. Le défi a été relevé sur ce bel objet (h. 27 cm, 5 000/6 000 €). (Dans la Gazette 15 du 11 avril 2024)

Chine, époque Kangxi (1662-1722). Potiche en porcelaine décorée de loirs parmi les vignes, en bleu sous couverte et émaux polychromes dits «wucai», l’épaulement orné d’une frise de glace brisée, col et talon montés en bronze doré postérieurement, h. 37 cm. Estimation : 12 000/15 000 € 

JEUDI 18 AVRIL, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. CABINET PORTIER & ASSOCIÉS.
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L’Inde de Dominique Lapierre

L’Inde de Dominique Lapierre

Grand reporter et auteur de bestsellers, Dominique Lapierre s’est pris de passion pour l’Inde au point d’apprendre le bengali et d’y mener des actions philanthropiques qui lui ont valu de recevoir la médaille Padma Bhushan. L’auteur de La Cité de la joie a naturellement été séduit par cette déesse Durga surnommée Mahishasuramardini («tueuse de démon buffle»). Si puissant qu’il avait vaincu les dieux, Mahisha, le seigneur des démons, plie devant l’énergie féminine de la mère de l’Univers, qui le transperce ici de son trident. Sculptée dans le grès rose entre le VIe et le Xe siècle (51 x 32 cm), elle sera honorée entre 2 000 et 3 000 € à Saint-Cloud, le jeudi 11 avril (Le Floc’h OVV). (Dans la Gazette 14 du 4 avril 2024)
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Les photographes adopteront un Rolleiflex

Les photographes adopteront un Rolleiflex

Les photographes adopteront un Rolleiflex Planar 3,5 fabriqué vers 1960, par Franke & Heidecke, avec son flash et un filtre sépia (150/250 €), pour immortaliser un buste de jeune femme taillé dans le marbre blanc au tournant du XXe siècle, gravé Raphaël. Il est à rapprocher de la tête Wicar considérée comme la Joconde du Palais des beaux- arts de Lille (300/500 €). Parmi les jouets, figure un zouave mécanique en position de tireur debout, dû à Alexandre Théroude (600/800 €). Un gant épiscopal en fonte de fer du XIXe siècle, orné d’une croix latine, sera accompagné par sept sculptures de mains. Les amateurs d’art populaire remarqueront un verrou de fût en chêne – bloquant le portillon de façade des foudres –, sculpté d’un décor de dauphins affrontés dans l’Alsace du XVIIIe siècle (200/ 300 €).
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De la côte de Nuits

De la côte de Nuits

Le vin peut être considéré comme un art de la table, surtout lorsqu’il s’agit de grands crus de la côte de Nuits ! Dimanche 24 mars, à Saint-Cloud, Le Floc’h (M. de Clouet) remontait de la cave deux ensembles de chambertin Clos de Bèze de 1979 et d’Armand Rousseau. Celui constitué de six bouteilles s’en est alléà13335€,celuidecinq,à10414€. Une partie du célèbre service «Harcourt» en cristal de Baccarat (complet pour six convives) convenait parfaitement à la dégustation : il était déposé à 2 794 €. (Dans la Gazette 13 du 28 mars 2024)
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Antoinette de Ribes, sculptrice animalière

Antoinette de Ribes, sculptrice animalière

Élève de Paul Landowski et d’Aristide Maillol, Antoinette de Ribes (1892-1973) a également été influencée par François Pompon pour les animaux, dont elle s’est fait une spécialité, fondus dans le bronze ou taillés dans le marbre. Formant vide-poches, cet écureuil art déco aux accents cubistes a quant à lui été fabriqué en métal argenté pour Christofle (10 x 10 cm). Il sera proposé entre 100 et 150 € à Saint-Cloud le dimanche 24, dans une vente consacrée aux arts de la table, débutant à 11 h (Le Floc’h OVV). Le rongeur appartient à la collection « Gallia », du nom d’un alliage métallique innovant permettant d’explorer de nouvelles formes, lancé l’année de l’Exposition universelle de 1900. La sculptrice l’a également décliné en plat à noix, conçu en 1931 pour la maison d’orfèvrerie. (Dans la gazette 11 du 14 mars 2024)
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Hermès à Vendôme

Hermès à Vendôme

Non, Hermès ne faisait pas faux bond à son adresse mythique de la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour s’installer place Vendôme ! En 1938, Robert Dumas (1898-1978), gendre du fondateur de la maison, fasciné par les ancres de marine, offre le dessin de bijoux constitués de chaînes d’ancre. Ce bracelet en or jaune (l. 22,8 cm, poids 66 g) datant des années 1970 en est une version aux maillons tressés. Appartenant à la collection «Vendôme», il s’inspire des premiers modèles et recevait 19 050 € dimanche 10 mars, à Saint-Cloud, sous le marteau de Le Floc’h. (Dans la gazette 11 du 14 mars 2024)
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Collection de Monsieur G.

Collection de Monsieur G.

Réunies par un collectionneur, plus de 300 céramiques et verreries feront varier les styles de 1900 à nos jours le dimanche 3 mars. Un grand vase cylindrique de Sèvres atti- rera l’attention par son décor art déco se détachant en doré sur un fond bleu (voir Gazette n° 8, page 52, 1 500/ 2 000 €), tandis qu’un ensemble fleuri de pièces de forme, fabriquées par Royal Copenhagen, ou encore des assiettes à sujets du XIXe siècle, suivront. Si les grandes signatures verrières seront au rendez-vous, des pièces anonymes atti- reront également l’attention, comme un élégant vase «diabolo», dont le verre clair se pare de jonquilles dorées (40/60 €). Des feuilles de chêne et des glands rehaussés d’or ont été gravés à l’acide sur la panse d’une paire de vases balustres (300/400 €). Une sculpture en verre jaune de Livio Seguso se libèrera des contraintes de la forme (150/200 €).
Le lundi 4 mars dispersera l’ameublement et les objets d’art de M. G., dont l’intérêt pour les matériaux se manifestera à travers des créations gainées de galuchat, des obélisques en pierres dures, ou encore les effets de feuilles d’or sur une suspension à trois disques de métal décroissant, par Castellani & Smith (300/400 €). On retrouvera son goût pour l’entre-deux-guerres dans les quatre panneaux de chêne sculptés et ajourés par Paul Bourde, figurant des personnages symbolisant les quatre éléments (300/400 €), un projet de vitrail au fusain attribué à Jacques Gruber (300/400 €), et une Vue de Tolède peinte par André Maire (3 500/4 000 €). La modernité du trait viendra aussi des dessins d’André Lhote et des abstractions signées Patrick Leroy. (Dans la gazette 9 du 29 février 2024)
 
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Mauboussin et Lenfant

Mauboussin et Lenfant

Proposée entre 5 000 et 7 000 € à Saint-Cloud, le dimanche 10 mars (Le Floc’h OVV), cette parure moderniste en or jaune (poids total 69 g), composée d’un bracelet (18,5 x 0,9 cm) et d’une broche (4 x 3,7 cm), à maillons sculpturaux lisses ou texturés, est due au double talent d’une grande maison et d’un atelier de joaillerie émérite. On retrouve en effet nos bijoux sur une publicité Mauboussin de 1964 (valant alors 7 500 F), et ils portent en outre le poinçon de Georges Lenfant. Répertorié dès 1903, ce dernier a installé son atelier à deux pas de la place Vendôme, et son fils, Jacques, l’a rejoint en 1915. Ils se sont fait remarquer pour l’originalité de leurs lignes et leur travail minutieux de l’or, et ont collaboré avec les plus célèbres enseignes à partir des années 1950. (Dans la gazette 9 du 29 février 2024)
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André Maire à Tolède

André Maire à Tolède

Grâce au prix de la Casa Vélasquez, en 1930,
le peintre a séjourné deux ans en Espagne et trouvé de nouveaux motifs d’inspiration.
Le Centre Pompidou conserve une feuille montrant le même Pont de Tolède depuis un point de vue proche des eaux du Tage, dessiné en 1933 à la mine graphite et sépia, une technique à laquelle André Maire a été initié par Émile Bernard. Quatre ans plus tard, il livre ce tableau de belles dimensions, dont les cou- leurs reprennent les camaïeux de bruns et de gris de son précé- dent dessin. Il s’est fait une spécialité de ces tonalités douces, transposées de ses croquis à ses grandes œuvres sur papier, pein- tures et panneaux décoratifs exposés avec succès dès le début de sa carrière. On retrouve également ici les autres caractéristiques de son style : la clarté de la composition, dont la construction est renforcée par un trait stylisé, et un certain étirement des propor- tions sublimant le réel en lui conférant un aspect intemporel. On ne sera pas surpris que Maire ait été séduit par Tolède, ville de pierre perchée sur un promontoire granitique. Pour en prendre toute la mesure, il s’est posté à sa hauteur, sur la rive opposée dévoilant son enchevêtrement d’édifices serrés dans ses remparts, autour de rues étroites et sinueuses. Enjambant le fleuve du haut de ses 95 mètres, le pont de San Martín, remontant au Moyen Âge, approfondit la perspective qui mène au monastère de San Juan de Los Reyes, érigé par les rois catholiques au XVe siècle, et trônant au centre de la composition. (Dans la gazette 9 du 29 février 2024)
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L’art déco version Sèvres

L’art déco version Sèvres

Comme en témoigne ce grand vase cylindrique proposé entre 1 500 et 2 500 € à Saint-Cloud, le dimanche 3 mars (Le Floc’h OVV), le renouveau de l’art déco a aussi touché la manufacture de Sèvres. Marqué de la lettre «E», correspondant à l’année 1932, l’objet présente un graphisme sobre et rythmé allant de pair avec sa forme épurée : des volutes retiennent des guirlandes de taille décroissante et se détachent en relief doré sur fond bleu (h. 51,5 cm). Alors directeur, Georges Lechevallier-Chevignard (1878-1945) encourage la collaboration avec les artistes, afin de diffuser le savoir-faire français au-delà de nos frontières. Jacques-Émile Ruhlmann, Henri Rapin ou encore Jean-Baptiste Gauvenet ont ainsi régulièrement travaillé avec les ateliers porcelainiers. (Dans la gazette 8 du 22 février 2024)
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Fenêtres ouvertes sur le succès d'Émile Claus

Fenêtres ouvertes sur le succès d'Émile Claus

Un record français était décroché par le peintre belge, lequel a ouvert la Flandre à la lumière. 

Tout était réuni pour que ces Grands arbres devant un béguinage en pays flamand, peints en 1900 par l’artiste belge Émile Claus, séduisent. C’est chose faite avec les 330 200 € obtenus, lui valant un record français (source : Artnet) et une quatrième place sur le podium de son auteur, plutôt rare sur le marché hexagonal. C’est finalement un juste retour des choses car c’est à Paris, où il séjourne à partir de 1889, que l’artiste s’imprègne de la peinture impressionniste – particulièrement celle de Claude Monet – et que grâce au critique d’art et écrivain belge Camille Lemonnier (1844-1913), il est introduit dans le cercle artistique de la capitale et se lie d’amitié avec Henri-Eugène Le Sidaner. Un changement total de style accompagne ces rencontres, le voyant délaisser les portraits réalistes, éclaircir sa palette et concentrer son travail sur les scènes de campagne. La lumière devient dès lors son obsession, traduite par une touche rapide et fractionnée. Lorsqu’il est dans sa région, le peintre vit dans une petite maison ayant une vue magnifique sur la rivière Lys. Le nom de ce havre de paix ? Zonneschijn, c’est à dire « Rayon de soleil »… Émile Claus deviendra le précurseur du mouvement qualifié aujourd’hui de luministe et Camille Lemonnier, décidément promoteur incontournable de son œuvre, écrira à son sujet : « Il avait créé une Flandre des peintres que la peinture ignorait encore ». La seconde partie de l’après-midi affichait une teneur plus classique avec notamment une armoire quadrangulaire en placage d’ébène, ornée de panneaux de laque de Coromandel à motif de scènes palatiales (174 x 148 x 49 cm), de style Louis XVI et fabriquée au XIXe siècle. Un Paysage avec une église romaine (44,5 x 106 cm) d’Hubert Robert (1733-1808), présenté dans un cadre anglais du XIXe siècle, décrochait 19 685 €, le même résultat honorant quatre bas-reliefs en bronze (230 x 60 cm) fondus au début du XXe siècle et représentant les nymphes de la fontaine des Innocents à Paris, d’après Jean Goujon. (Dans la gazette du 8 février 2024, par Anne Doridou-Heim
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En voiture !

En voiture !

Jeudi 25 janvier à Saint-Cloud, chez Le Floc’h (M. Cazenave), les jouets miniatures anciens entraient en scène à toute allure. Produit par la maison allemande fondée par Siegfried Günthermann, un modèle de taxi coupé (l. 25 cm) de 1910, avec toit ouvrant et vitres coulissantes, roulait à 2 921 €. C’est ensuite un ensemble L. R. – les initiales données par Louis Roussy à la marque de trains- jouets qu’il a créée – pour le Rapid, d’écartement O, comprenant deux ponts, deux rampes à systèmes d’accroches, deux gares, des personnages, un hangar, un passage à niveau entre autres
qui faisait mouche à 2 794 €. (Dans la Gazette Drouot du vendredi 2 février 2024) 
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Émile Claus, « peintre du soleil »

Émile Claus, « peintre du soleil »

En 1900, le luministe belge a signé cette vue de béguinage, conservée dans la même famille depuis trois générations.

Une sensation de chaleur se dégage de ce tableau, où la juxtaposition des coups de pinceau crée des étincelles de soleil sur les feuillages et les troncs. Elles se propagent jusqu’au sol pour y chasser l’ombre. Émile Claus est décidément le maître du luminisme, variante belge de l’impressionnisme, qu’il a découvert à l’occasion de plusieurs séjours à Paris, où il a loué un atelier entre 1889 et 1892. Alors qu’il s’était fait connaître pour le réalisme quasi photographique de son Combat de coqs en Flandre, exposé dans la capitale en 1882, Claus libère son pinceau en découvrant le travail de Monet, dont il étudie la technique et les jeux chromatiques. Il est également influencé par Pissarro, Sisley et Le Sidaner, avec lequel il devient ami. Faisant sien le défi de représenter la lumière, il délaisse les sujets narratifs pour se consacrer aux paysages des Flandres, comme en témoigne cette toile de 1900, montrant un béguinage typique de son pays.
Ce terme désigne un regroupement de maisonnettes accueillant des femmes ou des hommes célibataires ou veufs ayant décidé de vivre en communauté pieuse, selon un concept né à Lièges au XIIe siècle. Le but de l’artiste n’est pas de jouer la carte du pittoresque, maisbien de mettre couleur et lumière en scène. Le même vert anime ainsi les encadrements de fenêtres, les feuilles, la mousse des troncs et l’herbe transparaissant sous les feuilles. Dans un chatoyant contraste rehaussé par le soleil, leurs rousseurs renvoient aux tons en camaïeu de la terre, et à la teinte brique des murs et des toitures.
Quatre ans après ce séduisant exercice de style, Claus est à l’initiative de la création du cercle Vie et lumière. La critique ne tarit pas d’éloges pour le chef de file du luminisme, qui connaît la consécration à cette époque.

DIMANCHE 4 FÉVRIER, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV.

Émile Claus (1849-1924), Grands arbres devant un béguinage en pays flamand, huile sur toile signée, datée «Oktober JJ» pour «Octobre 1900», 81 x 117 cm. 
Estimation : 50 000/100 000 €
Dans LA GAZETTE DROUOT N° 4 DU 26 JANVIER 2024
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Nécessaire de voyage

Nécessaire de voyage

Au XIXè siècle, il n’était pas question d’être pris au dépourvu en voyage… En témoigne ce coffret de nécessaire, en palissandre, garni de filets et de bordures en laiton, présenté entre 600 et 800 € à Saint-Cloud, le jeudi 25 (Le Floc’h OVV). Outre un miroir amovible, il contient des accessoires en cristal, vermeil et métal, comptant neuf flacons, une petite casserole, une lampe à huile, un plateau avec deux boîtes, des couverts et un tire-bouchon, mais aussi des ustensiles de couture et de toilette en métal argenté, accompagnés d’une boîte en ébène et nacre sur un second plateau. Un troisième accueille trois brosses aux manches en ébène. Les poinçons vieillard 1er et 2e titre ont été apposés ainsi que le poinçon de moyenne et grosse garantie de Paris pour 1819-1838.
(Dans la Gazette Drouot n°3 du 18 janvier 2023)
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