Guariche et Sturtevant, deux regards différents, éclairaient le XXe siècle de leur modernité.
Le modèle de ce lampadaire, référence G23, a été créé en 1951. Il est considéré comme un jalon essentiel dans la carrière du designer Pierre Guariche car combinant une prouesse technique dans l’équilibrage des bras fabriqués en laiton et un nouvel esthétisme. Fonctionnalité de l’objet domestique et lignes épurées se mariaient pour le meilleur et pour 20 320 €. La Composition pour Dante Bernardi, une gouache de Georges Mathieu (1921-2012) de 1955 (voir Gazette n° 40, page 66), restait sur les murs de la maison de vente.
En revanche, la Peinture à haute tension (162 x 96,5 cm) réalisée en 1970 par Elaine Sturtevant (1930-2014), et rehaussée d’un néon, réalisait le joli score de 107 950 €. La démarche particulière de l’Américaine était
récompensée : elle copiait et diffusait en plusieurs exemplaires des œuvres d’artistes contemporains encore méconnus sur la scène internationale, ici Martial Raysse. Une action dont elle se justifiait par un besoin de susciter la réflexion autour de l’originalité de l’œuvre, dans le but d’inciter le spectateur à se demander si ce n’est pas la signature qui fait l’œuvre.
Sa démarche, très critiquée à l’origine, semble désormais avoir été comprise.
DIMANCHE 19 NOVEMBRE, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV.
Pierre Guariche (1926-1995), lampadaire modèle G23 à double balancier composé
de deux bras de lumière en laiton, abat-jours en tôle microperforée laquée, édition Disderot d’un modèle créé en 1951, h. 162 cm.
Adjugé : 20 320 € (frais inclus)
Dans la Gazette de l'Hôtel Drouot n°42 du 23 novembre 2023.
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