Sculpture d’hier et d’aujourd’hui

Avec ses animaux, Anne-Marie Profillet dépassait d’une large tête celle sculptée à Palmyre au IIe siècle.

De fait, la tête masculine imberbe en pierre calcaire (h. 15 cm) sculptée à Palmyre vers le IIe siècle (voir Gazette no 4, page 38) était vendue 6 985 €, doublant tout de même son estimation. Loin devant caracolaient deux bronzes de l’animalière Anne-Marie Profillet, une belle artiste mais plus rare sur le marché que ses confrères masculins, sans doute à cause d’une carrière trop tôt interrompue. Il était donc agréable de voir sa Grue couronnée no 1, une fonte au sable d’après un modèle de 1928 (ci-contre), et son Lama no 1 – une fonte à la cire perdue de Valsuani d’après un modèle de 1930 – obtenir les beaux prix de 26 670 et 25 400 €, et s’offrir rien de moins qu’un record du monde (source : Artnet).
Les exemplaires en plâtre du volatile et du mammifère andin se trouvent au musée de Vire Normandie, le second ayant été offert par la sœur de l’artiste en 1975. Ces œuvres reflètent le style de celle qui, après avoir ren- contré Pompon au Jardin des Plantes – où elle avait l’habitude d’aller étudier ses modèles –, adopte une sculpture dite « lisse ». Poursuivant sur cette lancée, l’es- quisse en grès émaillé d’un coq (h. 19 cm) se dressait à 4 064 € et le plâtre d’un chat assis (h. 25 cm) se laissait caresser à 4 826 €. Toutes ces sculptures provenaient d’un fonds familial.

DIMANCHE 9 FÉVRIER, SAINT-CLOUD. LE FLOC’H OVV. M. TARANTINO.
Anne-Marie Profillet (1898-1939),
Grue couronnée no 1, bronze à patine verte, fonte au sable, h. 27, l. 23 cm.
Adjugé : 26 670 €
Dans la Gazette 6 du jeudi 13 février 2025.