ZOOM : UN TABLEAU ROYAL À SAINT-CLOUD

Dimanche 17 février prochain, nous présentons cet exceptionnel portrait du roi Philippe V par Miguel Jacinto MELÉNDEZ, peintre officiel de la Cour d'Espagne.


Lot 9

Miguel Jacinto MELÉNDEZ (Oviedo, 1679 - Madrid, 1734).
Portrait du roi Philippe V.
Toile (restaurations anciennes).
Haut. : 126 cm - Larg. : 104 cm
40 000 / 60 000 €

Provenance : Vente par Maître Paul MARTIN à Versailles, 21 novembre 1971, vendu sous le n°34 attribué à Crespi.

Miguel Jacinto Meléndez est le peintre de la transition en Espagne entre deux siècles et entre la Cour des Hasbourg et celle des Bourbon. Il quitte Oviedo et les Asturies pour s’installer à Madrid, où il s’impose comme auteur de retables et de compositions religieuses pour les églises et les couvents dans le style de la peinture madrilène du dernier baroque. Il obtint en 1712 le titre de peintre du roi, et c’est lui qui, par ses portraits du roi Philippe V et de la reine Isabelle Farnèse, impose l’image officielle de la nouvelle dynastie, du moins jusqu’à l’arrivée de Jean Ranc en 1724. Il est l’oncle de Luis Egidio Meléndez, célèbre pour ses natures mortes du second tiers du XVIIIe siècle.

Notre toile peut-être mise en rapport avec le portrait de Philippe V conservé au Musée du Prado (inventaire P007603) pratiquement identique, mais cadré plus serré, sans les bras, et en ovale, daté vers 1718-1722. On peut la rapprocher aussi de la version circulaire, conservée à la Bibliothèque nationale de Madrid, de 1727, ou de celle du musée de la Cathédrale de Burgo de Osma. Dans ces oeuvres, comme dans la nôtre, le monarque, petit-fils de Louis XIV, porte sur une armure à la fois le ruban bleu du Saint-Esprit et la toison d’or.

Notre composition est la plus ample, la seule où il tient le bâton de commandement et où on perçoit une bataille au second plan. On remarquera la touche vénitienne, riche de nuances chromatiques, « van Dyckienne », discrètement teintée des exemples français (Rigaud) qui caractérisent les portraits de notre artiste.

Nous remercions Madame la professeur Elena Santiago Paez, auteure de la monographie sur l’artiste en 2012, d’avoir confirmé le caractère autographe de cette toile, sur photographie numérique, dans un mail daté du 9 janvier 2019.